a réglementation a changé le 29 avril avec l’entrée en vigueur du règlement (UE) 2024/2619 modifiant les annexes II et III du règlement (CE) 396/2005 du Parlement européen et du Conseil en ce qui concerne les limites maximales applicables aux résidus (LMR) de fosétyl et d’acide phosphonique dans les denrées alimentaires et le vin.
« Le terme « fosétyl-al », somme du fosétyl, de l’acide phosphonique et de leurs sels, exprimée en fosétyl est remplacé par le terme « acide phosphonique et ses sels », exprimé en acide phosphonique », détaille le laboratoire Excell. Ceci afin de prendre en compte la production d’acide phosphonique par d’autres phytos anti-mildiou tels que le phosphonate de potassium et le disodium phosphonate, deux substances actives utilisées en biocontrôle, notamment dans les produits Redeli, LBG, Epatan et Etonan, mais aussi par d’autres produits comme les engrais, le fumier, ou certains biostimulants.
Une nouvelle LMR est proposée pour cette définition des résidus. « Elle est fixée à 150 mg/kg pour le raisin de cuve [et donc le vin, NDLR] au lieu de 200 mg/kg précédemment », continue le laboratoire Excell. « Cela correspond en réalité à la LMR de l’ancienne définition du fosétyl-al (150 x 1,35 = 202,5) sans le facteur de 1,35 utilisé pour convertir l’acide phosphonique, qui représentait la très grande majorité de ce qui était retrouvé dans les vin, en fosétyl », détaille Vincent Bouazza, responsable des unités d’analyses fines pour les laboratoires Dubernet. « Le fosétyl sous sa forme native n’a plus de LMR. Il n’est pas concerné par la LMR par défaut de 0,010mg/kg et n’est donc en quelque sorte plus réglementé », précise encore le chimiste.
« La baisse de la LMR de 200 à 150 mg/kg n’a pas d’impact pour la filière, rassure Vincent Bouazza. Les teneurs retrouvées dans les vins ne montent que très rarement au-delà de 25mg/L et quasiment jamais au-delà de 35mg/L. A ce jour, je n’ai jamais vu de cas dépassement de LMR. » Des observations confimées par les analyses de 83 vins réalisées dans le cadre du projet Lessrescu coordonné de 2022 à 2024 par l’Institut Français de la Vigne et du Vin (IFV), relevant des teneurs moyennes en acide phosphonique de 3,5mg/L et un maximum de 20 mg/L.
A noter que le nouveau règlement ne s’applique qu’aux produits mis sur le marché à partir de sa date d’entrée en application. « Les vins mis sur le marché avant mai 2025 doivent donc toujours être contrôlés selon le règlement 396/2005 d’origine », termine Vincent Bouazza.