n attendant le jugement du tribunal de commerce d’Agen ce 10 juin sur son plan de sauvegarde, la cave des Vignerons de Buzet (Lot-et-Garonne) enchaîne les avancées : après la négociation d’une réduction de ses créances ce 13 mai devant la justice (-40 %, notamment avec son premier débiteur : le Crédit Agricole, avec 25 millions d’euros de dette bancaire sur 36 millions €), la coopérative valide son projet d’alliance commerciale complète avec les Grands Chais de France (GCF). Ayant déjà signé un partenariat sur l’export le 4 février dernier, la cave coopérative du Sud-Ouest et le premier négociant français « étendent leur collaboration à la distribution en France. À partir du premier juillet 2025, GCF assurera l’embouteillage et la distribution exclusive des vins de la cave coopérative sur l’ensemble du territoire français, tous circuits confondus » annonce un communiqué.
Ce partenariat concerne les vins AOC Buzet (dont la cave est de loin le premier opérateur, même après une forte campagne d’arrachage) et Cahors (via l’activité Rigal, acquise en 2021 à Advini, qui a assuré un temps le commerce export de Buzet). Président fondateur de GCF en 1979, le négociant alsacien Joseph Helfrich a « également noué des partenariats avec d’autres coopératives à Nogaro (Gers) et à Fitou (Aude) » précise un communiqué de GCF, qui a lancé une gamme équitable de vins : "Soutenons nos vignerons" (commercialisée chez Leclerc et Carrefour).
Après un an de sauvegarde (depuis le 18 juin 2024), Buzet doit désormais présenter et faire valider son plan de rebond. D’après de premiers éléments, il s’agit d’abord d’ouvrir de nouveaux débouchés commerciaux (avec GCF donc), ensuite de renforcer le rendement du vignoble pour retrouver de la rentabilité (face aux aléas climatiques et à la réduction de 2 000 à 1 000 ha d’apport entre 2023 et 2025) et finalement de traiter avec ses créanciers sa dette de 36 millions d’euros (dont 25 millions € de dette bancaire avec 20 millions de court-terme). Un plan social est évoqué depuis mars : « la cave pourrait ainsi être amputée des deux tiers de ses effectifs, passant de 60 personnes (80 il y a encore quelques mois) à une grosse vingtaine » indique le Sud-Ouest.