e 14 mai, le tribunal de commerce d’Agen autorise la cave des Vignerons de Buzet à poursuivre son activité jusqu’à la fin de sa deuxième période d’observation, pour que son plan de sauvegarde soit jugé le 10 juin selon les derniers éléments négociés avec les créanciers. « Pour statuer sur l’affaire », le tribunal demande à la coopérative de « produire le compte exploitation de la poursuite d’activité et un budget prévisionnel » après un an de sauvegarde (depuis le 18 juin 2024). La juridiction suit ainsi l’avis des administrateurs judiciaires, qui annoncent lors d’une audience apaisée ce 13 mai qu’un projet de plan sera prochainement circularisé aux créanciers. D’après les informations recueillies par Vitisphere, ce plan de sauvegarde discuté sous l’égide du tribunal de commerce d’Agen s’appuie sur trois piliers.
D’abord trouver de nouveaux débouchés commerciaux pour dynamiser la cave de Buzet, avec depuis le début d’année un accord exclusif de commercialisation à l’international par le négoce des Grands Chais de France (GCF) et une bonification des vins de Buzet dans une gamme équitable "Soutenons nos vignerons" (commercialisée chez Leclerc et Carrefour), alors que des discussions restent à finaliser pour externaliser le conditionnement et la logistique des vins de la coopérative sur les sites du premier groupe de vins français (notamment sur son site de Landiras, en Gironde). Ensuite en améliorant la production et le rendement du vignoble pour retrouver de la rentabilité en s’approchant des standards de marché, en faisant mieux face aux aléas climatiques et en palliant aux récents arrachages de vignes (la cave passant de 2 000 à 1 000 ha entre 2023 et 2025). Finalement en traitant la dette de 36 millions d’euros (dont 25 millions € de dette bancaire avec 20 millions de court-terme), et ce de manière acceptable et acceptée par tous les créanciers. « Il faut un redressement de l’entreprise, pas juste traiter les créances pour les évacuer avant que tout retombe à nouveau. Il faut trouver un plan de rebond viable pour la cave et ses vignerons. Le business plan doit être à la hauteur pour que les difficultés ne reviennent pas » indique à Vitisphere un proche du dossier.
Un plan qui passe par l’abandon de 40 % des créances, à commencer par celle du Crédit Agricole. Rapporté par la Dépêche l’accord a été officialisé ce 13 mai au tribunal. Ce que l’avocat de Buzet, maître Christophe Dejean, confirme à l’AFP ajoutant que serait prochainement annoncé le rachat de la « "quasi-totalité" de son stock, qui pesait sur ses comptes, par le groupe des Grands Chais de France » représentant « une manne de trésorerie supérieure à 10 millions € dans les 18 mois qui viennent ». D’autres économies sont annoncées, alors qu’un plan social est annoncé depuis mars : « la cave pourrait ainsi être amputée des deux tiers de ses effectifs, passant de 60 personnes (80 il y a encore quelques mois) à une grosse vingtaine » indique le Sud-Ouest.
Les représentants de la cave de Buzet contactés, Nathalie Roussille, présidente du conseil de surveillance, François-Philippe de Royer, président du directoire, Yannick Villeneuve, directeur général, maître Christophe Dejean, son avocat, n’ont pas donné suite aux sollicitations répétées de Vitisphere.