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La réunion peut faire la force commerciale pour sortir de la crise viticole "qui nous colle à la peau, comme un sangsue"
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Médoc
La réunion peut faire la force commerciale pour sortir de la crise viticole "qui nous colle à la peau, comme un sangsue"

Deux vigneronnes médocaines veulent réunir les petits châteaux en difficulté pour réfléchir collectivement à des pistes d’action pour relancer le commerce des vins de Bordeaux.
Par Alexandre Abellan Le 15 mai 2025
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La réunion peut faire la force commerciale pour sortir de la crise viticole
« Suite à de nombreux appels téléphoniques de vignerons, nous souhaiterions nous réunir pour discuter de notre problématique viticole » indiquent Cathy Héraud (photo) et Patricia Demarchi. - crédit photo : DR
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our « se rassembler et peut-être de trouver des solutions tous ensemble », les vigneronnes médocaines Cathy Héraud et Patricia Demarchi appellent leurs camarades du vignoble à les rejoindre ce mardi 20 mai à 18h30 à la salle des fêtes de Saint-Germain-d'Esteuil : « si vous êtes en difficulté financière, que vous avez deux salariés ou moins, que vous ne travaillez pas déjà avec la grande distribution (par le biais d'un négociant ou en direct), que vous avez moins de 20 hectares de vignes sur votre Casier Viticole Informatisé (CVI) au premier septembre 2024 et que vous faites de la vente directe bouteilles en chai particulier » précisent les deux organisatrices.

Candidate de la saison 15 de l’émission de M6 l’Amour est dans le pré en 2020, Cathy Héraud a fait l’actualité ce début d’année en étant la première productrice associée au lancement de la gamme "l’amour est tout près" poussée par l’animatrice Karine Le Marchand pour aider à la vente en direct et au prix décidé par les agriculteurs en difficulté financière à des magasins de la grande distribution. « Beaucoup de viticulteurs m’appellent suite à l’initiative de Karine Le Marchand. Ils sont en grande difficulté financière et surtout psychologique » rapporte la vigneronne médocaine (château Saint-Christoly, 15 ha en AOC Médoc), expliquant que la réunion de Saint-Germain-d’Esteuil veut ouvrir le dialogue pour « trouver des solutions afin de sortir de la crise qui nous colle à la peau, comme un sangsue ». L’union fait la force, c’est le mot d’ordre des deux vigneronnes avec l’envie de créer une entraide commerciale entre domaines de petites taille : « chacun travaille de son côté sur son exploitation où nous avons beaucoup à faire. On pourrait envisager d’avoir des commerciaux ensemble pour avoir de nouvelles stratégies de ventes » esquisse Cathy Héraud.

Se serrer les coudes

Personnalité engagée dans la prévention des suicides dans le vignoble, Cathy Héraud a été bouleversée par le drame de Castillon ce 10 mai. « Ça m’a retourné l’esprit. Beaucoup ne sont pas dans cet état [de se suicider], mais ils n’en sont pas loin. C’est dramatique. On ne devrait pas en être là. On est en difficulté, mais on peut encore se soutenir » veut croire la vigneronne qui répète qu’il faut « regarder le soleil et pas la nuit. S’unir et se serrer les coudes. » Sachant que rien n’est simple. En trois mois de participation à l’initiative "l’amour est tout près", Cathy Héraud a vendu 8 900 bouteilles, quand l’objectif était d’atteindre 20 000 cols pour être à l’équilibre. « Ça ne se fait pas tout seul. Il faut y aller et nous de nous débrouiller pour que ça marche » conclut celle qui veut créer du concret.

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Tous les commentaires (3)
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augustin Le 18 mai 2025 à 09:35:29
Albert vous avez raison.Nos aoc bordelaises les plus prestigieuses naviguent depuis des années entre deux positionnements qui n ont plus rien à voir.Sur le haut de gamme des produits de luxe destinés soit à la consommation ostentatoire soit au placement speculatatif. A l autre bout du spectre des vins distributifs aisément consommables et la portée de la plupart des amateurs voulant se faire plaisir .Peu à peu la première catégorie a pris le devant de la scène d abord dans les médias puis dans les hangars de stockage des négociants, les entrepôts des cavistes, les caves des sommeliers et les centres logistiques des importateurs partout dans le monde .Ces vins spéculatifs ont été achetés en trop grand volume et à des prix trop élevés et bloquent actuellement toute la chaîne de valeur de la filière. Les canaux de distribution concernés doivent accepter à plus ou moins long terme de prendre leur perte , distribuer ces stocks en les faisant accéder au consommateur final et reprendre le chemin des vins distributifs .Mais cela prendra du temps car les stocks sont très élevés et les prix de revente même bradés reste hors sol . Quant aux grands crus qui ont profité de cette longue poussée de fièvre, il ne leur reste comme option que de racheter les stocks en aval pour limiter la casse ou bien revoir à la baisse leurs actuelles conditions de sortie rimeur .Lesquelles se heurtent de plein fouet à la réalité des stocks des millésimes précédents, désormais proposés à des prix très compétitifs.Le marche est en train de s assainir mais cette folle spéculation des dernières années laisse sur le carreau un grand nombre de petits châteaux, victimes collatérales de cette spéculation aberrante . Les bulles certes crèvent mais emportent avec eux des exploitations voisines qui n y peuvent mais :*( y compris les fournisseurs et prestataires de services , emportes par une tourmente , dont ils sont les victimes et très rarement les complices . Les banques et les pouvoirs publics , comme dans le poème de Victor Hugo, sont assis sous un portail et voient " ce reste de jour dont s éclaire la dernière heure du travail "...Lugubre !
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Albert Le 16 mai 2025 à 08:02:10
Je me permets cette réflexion : ok, le monde viticole est en crise .. mais, n'y a-t-il pas un effet "retour de manivelle" consécutif à la "premiumisation", à la recherche de valorisation d'un produit issu de notre système de production à IG qui n'offre aucune garantie sérieuse voire compréhensible pour justifier l'éventail des prix au sein d'une même appellation. Par exemple, que dois-je penser quand j'observe que je peux trouver du Bordeaux rouge entre 2? et 10? ? .. je ne dispose d'aucun outil pour comprendre en quoi la différenciation par le prix est indicative d'une qualité "plaisir" et donc eventuellement pertinente. À ce propos, je me demande comment le monde viticole "voit" le budget des familles. En dessous de 5?/ btle l'offre est très largement IGP ou basiquement UE : peut-on accorder un quelconque intérêt "plaisir" à cette offre ? .. je n'ai pas à répondre. Pour la catégorie AOC, j'observe - sauf pour les MDD - qu'en rayon, l'offre s'nscrit a minima autour de 7/8? btle pour rapidement s'envoler (je pense aux AOC bordelaises, je n'ose même pas signaler les Bourgognes). Est-ce que les familles ne sont pas légitimes à prioriser leurs dépenses ?
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bill et boule Le 15 mai 2025 à 09:58:56
Le comble est que cette force commerciale existe déjà est qu elle se trouve au sein des maisons de négoce à Bordeaux.Oui mais voilà, malgré les consignes passees par leur propre président pour ne pas tomber dans le double piège du chantage à l allocatio et à celui des bouquets de seconds vins, les acheteurs de ces mêmes maisons de négoce se focalisent encore et toujours sur des achats primeurs gcc en trop grand volume à des prix hors marché.De sorte que les commerciaux du negoce se retrouvent à devoir vendre en priorité un stock spéculatif achere imprudemment , et ce au détriment des vins distributifs. Cette situation est aberrante , elle est devenue LE cadavre numéro 1 dans le placard de la filièrequi pourtant comporte plusieurs etageres :*). La chaîne de valeur petit château/ courtier de campagne et négociant débrouillard a malencntreusement laisse place à la chaîne du malheur : grand cru classé speculatif/ courtier passe plats / négociant sous pression des allocations primeur et des bouquets indigestes. Le tout sous l'œil impuissant des pouvoirs publics et dans l indifférence (peut être feinte) du civb. On comprend notre passionaria st christolenne, qui préfère prendre la tangente par rapport à un système devenu deletere .Systeme qui continue à brandir arrachage des campagnes et campagnes de publicité comme les deux seules mamelles de son action. Les petits châteaux font leur révolution, il est grand temps que les petits négociants fassent la leur , cela devient une question de survie pour eux aussi , car les banques ne les suivent déjà plus dans cette folle spéculation.
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