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Le Crédit Agricole n’a pas refusé d’aide à l’arrachage au vigneron s’étant suicidé
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Correctif
Le Crédit Agricole n’a pas refusé d’aide à l’arrachage au vigneron s’étant suicidé

Contrairement à ce qui a pu être dit et écrit, le vigneron bordelais s’étant donné la mort samedi ne venait pas de recevoir un refus de financement de son arrachage par la banque verte qui indique que sa demande était en instruction. Ce sont les délais et l'incertitude en découlant dans la crise actuelle qui posent problèmes répond-on dans le vignoble.
Par Alexandre Abellan Le 13 mai 2025
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Le Crédit Agricole n’a pas refusé d’aide à l’arrachage au vigneron s’étant suicidé
« Nous démentons formellement les accusations formulées contre le Crédit Agricole Aquitaine sur les réseaux sociaux et relayées dans la presse contenant des informations non vérifiées » annonce le réseau bancaire aquitain. - crédit photo : Adobe Stock (Tupungato)
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rame frappant violement le vignoble et tous ses acteurs, le suicide du vigneron Christophe Blanc ce 10 mai à Saint-Magne-de-Castillon (Gironde) est un signe de la crise économique qui écrase la filière. Mais cette tragédie n’est pas née d’un refus bancaire d’avance de trésorerie pour l’arrachage de vignes primées comme l’a initialement publié Vitisphere ce 12 mai, suite à des déclarations concordantes dans le vignoble.

N’ayant pas réagi sur le moment, le Crédit Agricole réfute fermement tout cela dans un communiqué ce 13 mai : « nous démentons formellement les accusations formulées contre le Crédit Agricole Aquitaine sur les réseaux sociaux et relayées dans la presse contenant des informations non vérifiées. Aucun crédit n’a été refusé à monsieur Blanc dernièrement comme cela a été écrit. Les discussions sur l’arrachage de ses vignes étaient en cours avec le Tribunal de commerce dans le cadre de sa procédure collective, dont nous espérions une issue favorable. » Présentant ses condoléances à sa famille et ses proches, le premier réseau bancaire du vignoble (5 500 clients dans la filière avec 3 milliards d’euros d’encours)
précise que « c’est avec une grande tristesse que nos équipes ont appris le décès de monsieur Christophe Blanc, client que nous avons toujours accompagné à titre particulier et professionnel. Nos relations commerciales avec M. Blanc ont toujours été très cordiales. »

Le vice de la procédure

« Je dis ce que je sais, pas ce que je ne sais pas » maintient Charles Faure, le premier adjoint de la mairie de Saint-Magne-de-Castillon, qui rapporte que Christophe Blanc lui avait indiqué avoir déposé un dossier à sa banque pour pouvoir payer l’arrachage : « il n’a pas eu de réponse, il n’a pas pu faire d’arrachage. Ils n'ont pas refusé, mais ils n’ont pas donné les fonds. Je ne veux pas lancer de polémique, Christophe Blanc est décédé. Mais il n’a pas eu ses aides et que l’on ne dise pas de chanson. »

« En effet, il n’y a pas eu de refus administratif écrit. Il n’y a pas eu de refus, mais il n’y a pas eu d’acceptation, alors qu’il y a des dates butoir et qu’il faut trouver un prestataire » nuance également Florence Cardoso, PDG du château Haut-Beynat (Castillon), dont le post coup de gueule contre la banque verte est devenu viral. « Il était en instruction, mais étant donné qu’ils n’ont pas dit oui, il était en attente. Il y a des dates butoir. Si Christophe avait eu cette acceptation, il aurait eu un autre moral que celui qu’il avait. Je suis sure qu’il ne serait pas passé à l’acte » avance la vigneronne, qui prévient qu’elle connait d’autres vignerons attendant la validation de leurs demandes de trésorerie. Pour sa part, le Crédit Agricole précise que « face aux temps difficiles que connait le secteur viticole, vous pouvez être assurés que nous faisons tout pour défendre et soutenir nos clients, et que pour chacun d’entre eux, toutes les solutions sont étudiées afin de leur apporter le meilleur accompagnement possible. »

Aucun signe de confiance

« Si l’on joue sur les mots pour défendre un système qui n’a pas su répondre à l’urgence humaine, c’est qu’on passe complètement à côté du vrai problème » estime Florence Cardoso, précisant que « ce que j’ai exprimé, c’est un ressenti de terrain, celui d’un homme – Christophe – confronté à un silence administratif et à une incertitude qui devenaient insupportables dans un moment critique. Le dossier était en cours d’instruction, certes, mais la date butoir approchait dangereusement (le 2 juin), et il n’a eu aucun signal, aucun engagement clair, aucun signe de confiance qui aurait pu l’aider à tenir psychologiquement. Après coup, la date a été repoussée (au 22 juillet). Mais Christophe n’était déjà plus en état de gérer. Ce que je dénonce, ce n’est pas une décision "officielle", c’est l’absence de soutien humain, l'absence de clarté, l'incapacité à rassurer à temps un homme déjà en détresse. Je n’ai jamais dit que le Crédit Agricole avait refusé officiellement la demande. »

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Tous les commentaires (2)
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Zorro Le 14 mai 2025 à 14:12:49
Pas besoin de dire NON, il suffit de laisser traîner 4/5 mois pour que la pression monte toute seule ... Perso, j'ai mis 2 ans pour arriver à me réorganiser juste après Covid, avec contentieux, paiement de l'intégralité des IRA, pénalités, etc... Ça va mal, tu anticipes et on t'en ajoute sur la tête. Je ne dirais pas de quelle Banque il s'agit, mais il faut être très solide dans sa tête, parce que tu joue ta vie nuit et jour. Au final je reste maître à bord, et je ne donne pas mes bras à un mandataire pour qui je deviendrais un esclave corvéable. C'est sûrement pas la meilleure affaire, mais la moins mauvaise certainement. Mon grand père m'a toujours dit "mieux vaut un mauvais arrangement qu'un bon procès" Je l'ai écouté. Il y a très peu de conseiller bancaire avec un niveau "tempête" confirmé, celui qui t'aide à trouver des solutions, qui comprends les problèmes et qui se bat comme un diable pour peu que le challenge en vaille la peine. Beaucoup de nos interlocuteurs, remplissent des tableaux et sont incapable de plus.
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augustin Le 13 mai 2025 à 19:01:56
Eh oui , on peut être jésuite tout en étant banquier .La banque n à jamais dit non formellement...mais il est certain par ailleurs que l accord tardait à venir et que les fonds n étaient pas crédités sur le compte du malheureux. Et quand on ne peut plus payer le gnr pour mettre dans le tracteur ni les produits phytos dans la cuve alimentant la rampe de traitement , on est coincé.Et expliquer qu il y a un dossier en cours auprès du crédit agricole pour obtenir les fonds ne vaut rien comme explication aux yeux des fournisseurs et prestataires. Cela fait 4 ans désormais que la banque verte limite les warrants sur stocks, restreint les lignes d escompté, révoqué les autorisations de découvert quand elle n empêche pas les apports en compte courant associes en appelant in extremis à la barre les associés et leurs cautions. Compte tenu de la multitude de ces incidents depuis la fin de la crise sanitaire liée au covid 19 , il est même surprenant que le drame de ce suicide aujourd hui n ait pas eu lieu plus tôt , tant le malheur est grand. Et le crédit agricole est pas le seul car banques pop , caisses d épargne et autres soc gen ne sont pas en reste pour réduire leur exposition et donc leurs engagements . Au pire moment hélas ! On attend toujours que la fbf nous sorte les chiffres concernant l évolution des concours bancaires sur le secteur viti , avec un zom probablement assez savoureux sur le nombre et le volume des prêts genevard types 1 et 2. Ce n est pas pour rien que les mandataires liquidateurs identifient comme cause principale des mises en liquidation ... le defaut de trésorerie, lui même lié au d3faut d3 coup d3 pouce bancaire.Rendez vous a mi juillet avec les chiffres des defaillances vitis printemps 25 chez d'un et bradsreet altares ... Pendant ce temps là les cellules de recouvrement bancairex activent les cautions ou bien à drfaut mettent en cause les viticulteurs sur leurs biens propres, non sans avoir prétendu avoir fait constaté au préalable la vanité de leurs poursuites ... "Faut voir comment on nous parle " regrettait déjà Alain Souchon , fin observateur de cette vie moderne vidée par certains des valeurs les plus essentielles comme empathie solidarité ou respect de la parole donnée ...Ayons une pensée émue pour les proches de celui qui a mis fin à ses jours dans des circonstances devenues hélas et depuis peu, courantes.
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