ristallisant la grogne viticole, les importations de vins étrangers prenant une étiquette française constituent une contrefaçon aussi rare que limitée pour la Direction générale de la Concurrence, de la Consommation et de la Répression des fraudes (DGCCRF). « Les volumes de vins introduits en France font l’objet d’un ciblage particulier, afin de connaître leur destination (réexport, vente en tant que vin étranger, utilisation dans des produits vinicoles aromatisés, utilisation en tant que vin de base pour la production d’effervescents etc.) et de vérifier l’absence de francisation ou l’absence de coupage avec des vins français » indique à Vitisphere l’administration, relevant que les « résultats des dernières investigations menées à la production en 2023 et 2024 sur ce sujet montrent que la francisation n’est pas une pratique répandue, et ne concerne que de rares professionnels ».
Communiqué fin 2024 par les Fraudes, l’amende transactionnelle de 25 000 € réglée par un négoce bourguignon pour avoir marqué "produit de France" sur des vins mousseux incluant des bases espagnoles serait ainsi un cas à part. « Si du vin tranquille obtenu dans un pays étranger fait l’objet d’une prise de mousse en France, seule la mention "produit en France" doit apparaître sur l’étiquette (et non "produit de France" ou "vin de France"). L’étiquetage du produit dans son ensemble ne doit pas laisser penser que le vin est issu de raisins récoltés et vinifiés en France » précise la DGCCRF, pointant que « le contrôle de l’origine des produits et la lutte contre la francisation constituent, depuis plusieurs années, une priorité d’action [avec dans le viseur] les schémas de fraudes les plus préjudiciables pour les consommateurs comme pour les opérateurs loyaux ». Si le risque de francisation est limité pour l’administration, il se réduit par la diminution des importations de vins étrangers.
Réduction des importations
Alimentant le ressentiment dans le vignoble, les importations de vins étrangers concurrençant les bouteilles et bib français ne cessent de se réduire d’après les dernières statistiques. En 2024, la France a importé 5,47 millions d’hectolitres de vins pour 911 millions d’euros, en baisse de 9 % en volume et 8 % en valeur par rapport à 2023 selon les données de Trade Data Monitor compilées par FranceAgriMer. Constitués à 73 % de vin en vrac, « la majeure partie des volumes importés correspond à des vins en vrac sans Indication Géographique (SIG) de l'Union Européenne, sans mention de cépage » précisent les services économiques de FranceAgriMer, pour qui ces volumes répondent à un besoin de marché : « la France a toujours des difficultés à satisfaire la demande en vin SIG, à la fois sur son propre marché, mais aussi sur ses marchés d'exportation, par manque de disponibilités de vins d'entrée de gamme. »