Le vin seul ne suffit plus à attirer du monde. Le touriste veut repartir avec des expériences. Le vin qu’il emporte le plus souvent en partant en est le souvenir » explique Soline Bossis, coach en marketing viticole lors des Rencontres nationales des vignerons indépendants ces 1er et 2 avril en Alsace. Comment se construit une telle offre ? Elle met en évidence ce qui est différent dans un domaine (histoire, personnalité…), elle a bien défini le public auquel elle s’adresse, est pourvue d’un titre accrocheur et déroule un descriptif précis de ce qui attend le visiteur. « Le travail de la fédération est aujourd’hui de professionnaliser pareille démarche en la digitalisant, en la rendant la plus unique possible pour créer davantage de valeur » résume Jean-Marie Fabre, président des Vignerons Indépendants de France.
Un marché de 5 milliards d’euros
Douze millions de visites Å“notouristiques ont eu lieu en 2024. « Le marché de l’expérience est évalué à 5 milliards d’euros en 2025. Commencez par être sur Google qui concentre 90 % des recherches. Mais soyez aussi visibles sur un maximum de plateformes. Un internaute consulte en moyenne 277 pages avant de retenir une offre. Et ne craignez pas la concurrence. Plus l’offre est riche, plus elle va attirer du monde ! » affirme Bruno Delmas, PDG de la société Elloha, partenaire des Vignerons Indépendants depuis 2024 qui propose désormais son logiciel de gestion de réservation instantané et paramétrable aux besoins d’un domaine via un site dédié (au prix de 43 € HT par mois ou 455 € HT/an).
« Le formulaire ou l’appel téléphonique ne sont plus utilisés que pour respectivement 4 % et 7 % des réservations. 60 % des personnes qui réservent utilisent leur téléphone portable et 80 % réservent en dernière minute. Cela doit donc être simple et rapide. Autrement dit, l’émetteur de l’offre doit proposer un système de réservation fluide » ajoute Bruno Delmas.
La stratégie du prix différencié
Si beaucoup de domaines multiplient déjà les offres, tous n’ont pas franchi l’étape de la réservation et du paiement en ligne. C’est pourtant la clé du développement de l’activité Å“notouristique. Et selon Bruno Delmas, aucun n’a encore adopté le prix différencié qui consiste à afficher son offre à un tarif plus élevé sur les plateformes de référencement (Viator, Get your guide, airbnb, Booking, etc) et à conserver un prix inférieur ou le même avec une prestation spécifique ou supérieure sur son propre site.
« Cette stratégie est pour les vignerons le meilleur moyen de capter une partie des 6 milliards d’euros de commissions que ces différentes plateformes ont perçu en 2024, rien que sur le marché français ». Quid d’un éventuel retour de bâton ? « Les portails ont besoin de ces offres. Tant que l’écart de prix n’excède pas 12 %, ils ne vous pas déclassent pas » soutient Bruno Delmas.



