e millésime 2023 restera marqué par « les vendanges de la honte » pour la CGT Champagne, qui organise ce mercredi 26 mars à 13 heures un rassemblement de soutien aux 57 vendangeurs victimes de traite d’êtres humains devant le tribunal judiciaire de Châlons-en-Champagne (Marne). L’occasion dire dire « plus jamais ça » pour le syndicat alors que se tiendra l’après-midi l’audience de cette affaire judiciaire pour traite d’êtres humains, travail dissimulé, emploi d’étrangers sans autorisations, rémunérations insuffisantes/inexistantes et conditions d’hébergement indignes du 8 au 15 septembre 2023 à Nesle-le-Repons.
Partie civile, aux côtés du Comité Interprofessionnel du Vin de Champagne (CIVC) ou de la Ligue des Droits de l’Homme (LDH) ou de la Mutualité Sociale Agricole (MSA), la CGT rappelle les faits sordides : les 57 saisonniers étranges « ont été hébergés dans des conditions indignes : nourriture avariée, couchages de fortune, douches insalubres, état répugnant des toilettes, des sanitaires et lieux communs, installations électriques défectueuses… et pour certains sans rémunération. »


Ayant déjà été partie civile lors de l’affaire de traite d’êtres humains à Oiry en 2018, José Blanco, le secrétaire général de l’intersyndicat CGT des salariés du Champagne, demande « qu'il y ait enfin une prise de conscience de la profession qui emploie, sans scrupule, ces personnes qui sont elles-mêmes soumises à des réseaux mafieux ». Le syndicaliste estime auprès de Vitisphere que « la profession en est consciente en faisant appel à des prestataires peu recommandables venant de l'Est de l'Europe à défaut de faire travailler des prestataires locaux. Il faut condamner lourdement ces personnes mais également condamner conjointement les donneurs d'ordre. Nous voyons une recrudescence de ces prestataires peu scrupuleux. Ce qu'il se passe dans le vignoble est malheureusement à l'image de ce qui se passe dans le bâtiment. » Concrètement pour les 57 victimes, la CGT demande la rémunération des heures de travail, des indemnités et la régularisation des travailleurs sans papier (ce que la loi impose pour les victimes de traite d'êtres humains).