in de parcours pour Castel Rhône. Dans un communiqué de presse laconique, le négociant Castel Frères dévoile ce 13 mars « un projet de transfert des activités d’embouteillage du site de Saint-Priest (Rhône) en vue de répartir sa production vers les autres sites de la société, d’ici la fin 2025 ». Un plan de sauvegarde de l’emploi est déclenché pour les 96 salariés concernés, le groupe déclarant « construire avec les représentants du personnel, un dispositif individuel et collectif adapté (avec mesures de soutien à la mobilité géographique) » et que « pour la moitié des postes, ce projet entraînerait des transferts ou des créations. Par ailleurs, des opportunités de reclassement seront également proposées aux salariés de l’établissement. »
Ne communiquant pas plus de chiffres sur son site aux portes de Lyon, le négoce familial, fondé par Pierre Castel à Bordeaux en 1949, explique cette fermeture par « un marché en baisse structurelle, aggravé par la conjoncture économique et géopolitique » aboutissant « sur les 5 dernières années » à des « volumes vendus [en] baisse significative entraînant des surcapacités de production industrielle et ce début 2025 confirme les tendances passées ». Concrètement, l’activité du site d’embouteillage de Saint-Priest va être répartie dans six autres sites de Castel « afin d’adapter son organisation industrielle aux tendances du marché » précise à Vitisphere le négoce, qui répond par la négative à la question de savoir si d’autres sites du groupe sont concernés par de telles restructurations de l’activité. Alors que des bruits de cession de Castel résonnent dans la filière, le groupe bordelais répliquait ce début 2025 qu’« il y a et aura toujours des rumeurs sur des entreprises ou sur des personnes physiques, mais nous tenons à vous confirmer formellement que le groupe Castel n’est pas à vendre ».
N°1
Revendiquant les titres de n°1 des vins français et de n°3 des vins mondiaux, le groupe Castel annonce commercialiser 350 millions de bouteilles pour 680 millions d’euros chaque année. Si Castel ne communique pas sur l’activité de Saint-Priest, il semble que l’usine aux portes de Lyon dépassait les 400 000 hectolitres traités annuellement, pour plus de 50 millions d’euros de chiffre d’affaires. Renforcée et structurée à la suite du rachat du négoce Selles en 2009, l’activité rhodanienne de Castel reposait sur les marques Combes de Saint Sauveur, Héritage du Rhône, Montalcour, Bouquet du Comtat…
Dans son portefeuille volumique, Castel possède des marques de négoce de poids. En Pays d’Oc IGP l’étiquette Roche Mazet « marque n°1 des vins français au monde » (leadership également revendiqué par JP Chenet des Grands Chais de France), à Bordeaux les marques Baron de Lestac et Malesan, en Terres du Midi les cuvées Listel, les vins sans indication géographique Vieux Papes ou la Villageoise, les vins pétillants Kriter, les boissons aromatisés à base de vin VeRy… Parmi ses filiales, Castel possède également des négoces de vin, comme Patriarche à Beaune ou Barton & Guestier à Bordeaux, mais aussi des metteurs en marché, avec les 450 cavistes Nicolas ou le site Vinatis.
S’y ajoute une vingtaine de domaines représentant 1 100 hectares de vignes : à Bordeaux les châteaux d’Arcins, Beychevelle, Ferrande, Montlabert… dans le Muscadet le clos des Orfeuilles, le château de l’Hyvernière et le château de la Botinière, en pays d’Oc le domaine de la Clapière et en Côtes de Provence le château Cavalier. Et désormais une maison de Champagne. Toutes ces propriétés sont inscrites dans la certification environnementale Terra Vitis, dont Castel est un poids lourd.