mendée et adoptée par l'Assemblée nationale en première lecture le 27 janvier dernier, la proposition de loi visant à améliorer le traitement des maladies à l'aide d'aéronefs télépilotés passe au Sénat ce 9 avril. « Si les sénateurs votent comme les députés, elle sera définitivement promulguée et l'application de produits de biocontrôle, de produits autorisés en agriculture biologique et de produits à faible risque sera autorisée sur les parcelles agricoles dont la pente est supérieure ou égale à 20 %, sur les vignes mères de porte-greffes conduites au sol, et sur les bananeraies », s'enthousiasme le député Jean-Louis Fugit, qui porte le projet depuis des mois. Le député du Rhône précisant à Vitisphere que « des essais pourront aussi être autorisés sur d'autres types de parcelles par décret après avis de l'Agence nationale de sécurité sanitaire de l'alimentation, de l'environnement et du travail (Anses). »


Mais si le drone fait son chemin, rien n'est gagné pour la campagne 2025. « La navette parlementaire sera suivie d'une phase de rédaction des arrêtés associée à une phase de consultation publique d'au moins 21 jours avant la publication du décret d'application précisant comment la loi doit être mise en œuvre » rappelle Xavier Delpuech, ingénieur à l'IFV et pilote du projet PulvéDrone ayant permis l'Anses de rendre un rapport sur la qualité des traitements phytos réalisés par drone en 2022. « Même si l'administration met tout en œuvre pour optimiser les délais, il semble difficile d'espérer une autorisation avant l'été. En attendant, le Code rural ne change pas et l'épandage aérien de produits phyto reste interdit, sauf dérogation exceptionnelle accordée au cas par cas par la préfecture en cas d'urgence sanitaire », rappelle-t-il.
Les prestataires sont sur les starting-blocks. « Nous sommes sans arrêt sollicités par les viticulteurs et nous sommes prêts. Si, par miracle, le décret arrive rapidement, nous avons toutes les autorisations, les Certiphytos, les drones, les trémies de mélange, les remorques? », témoigne Augustin Navarranne d'Agribio Drone, qui ne veut pas se réjouir trop vite. « Cela fait 4 ans que tous les 18 mois il y a une proposition de loi votée un coup à l'Assemblée, un coup au Sénat, sans que cela débouche sur quelque chose de concret. »