Débitdouille permet aux viticulteurs de suivre les paramètres essentiels de leur pulvérisation de manière simple et intuitive » raconte Christophe Auvergne, conseiller agroéquipements à la chambre d'agriculture de l'Hérault, qui a développé le dispositif avec le mobilab AgroTIC (Mas Numérique) dans le cadre du projet Occitanum. « Ces paramètres incluent la pression du circuit, les débits des différentes sections du pulvérisateur et la vitesse d’avancement du tracteur. » Ces informations sont affichées directement sur le smartphone du tractoriste via connexion Bluetooth. Aucune liaison filaire entre l’outil et le tracteur donc. Ce suivi en temps réel permet aux opérateurs de détecter rapidement des anomalies, comme un bouchage de buses.
Le principal avantage du système Débitdouille est sa simplicité. Conçu pour être assemblé par l’utilisateur lui-même, le dispositif se compose de quelques composants de base : deux débimètres (droite/gauche), un capteur de pression et un contrôleur ESP32. Ce dernier gère les données et les transmet au smartphone via Bluetooth. Le montage est simple, « comparable à un jeu de Lego. Le plus difficile reste d'installer les débitmètres, mais une fois cette étape franchie, le système fonctionne sans difficulté ! » promet le conseiller.
Le coût de fabrication d’un Débitdouille est relativement modeste. Sans les débimètres, il faut compter environ 150 € pour les composants de base. Les débimètres, indispensables pour mesurer précisément le débit, coûtent 300 € chacun, portant le coût total du système à environ 750 €. Christophe Avergne se veut rassurant : « L’assemblage des composants ne nécessite pas d’expertise en électronique. C'est une question de visserie et d'emboitage, il n'y a pas de soudure. Cela rend le système accessible même pour des utilisateurs non spécialisés ».
Crédit : Christophe Auvergne


Une autre particularité du système Débitdouille est sa conception open source. Aucun brevet n’a été déposé, permettant à chacun de reproduire le système. L’objectif reste que le système soit adopté largement, notamment grâce à la mise à disposition des schémas et des instructions de montage.
Les exploitations viticoles, sont curieuse de tester à ce système. Certaines ont déjà commencé à l'implémenter sur leurs pulvérisateurs, avec l'aide de Christophe Auverge, qui les accompagne dans cette démarche. « Nous avons implanté un premier Débitdouille au Domaine du Chapitre (41). Le tractoriste était ravi de ne plus avoir à se retourner pour contrôler le manomètre présent sur son pulvérisateur pour vérifier la pression ! » raconte le technicien.
Bien que l’assemblage du système soit simple, des formations seront proposées pour aider les utilisateurs à maîtriser pleinement le montage et l’entretien de la technologie. Des initiatives de formation sont en préparation pour de premières session peut être disponibles avant l’automne. Ces formations viseront à offrir une autonomie complète aux utilisateurs, notamment en matière de maintenance et de réparation du système, qui pourront être effectuées sans recourir à des services extérieurs.