ntroduisant la journée IRD organisée au Mas de Saporta (Lattes, Hérault) ce mardi 5 janvier pour présenter aux viticulteurs d’Occitanie plusieurs solutions numériques et d’automatisation, Martin Pount, ingénieur pour la Chaire d'entreprises AgroTIC portée par L'Institut Agro Montpellier et Bordeaux Sciences Agro, a synthétisé les résultats des différentes études réalisées par ses collègues pour enrichir l'Observatoire des usages du numérique en agriculture.
Ces résultats sont sans appel. La viticulture est en retard dans l’adoption des outils numériques, à commencer par la télédétection par drone ou satellite, bien utilisée en grandes cultures pour piloter la fertilisation mais seulement pratiquée sur 2,2 % des surfaces viticoles pour détecter les pieds manquants, visualiser la vigueur, ou planifier les vendanges.
De même, l’autoguidage n’a séduit que quelques centaines de viticulteurs, ayant essentiellement équipé leur machine à vendanger, et seuls 300 robots tournent dans les vignes, pour désherber et travailler les sols. Les capteurs sont davantage adoptés. Plusieurs dizaines de milliers de sondes tensiométriques et capacitives Weenat sont installées, environ 2 000 sondes à humectation foliaire Sencrop, 1 000 pièges connectés Trapview, 400 capteurs électrophysiologiques Vegetal Signals, et entre 100 et 150 capteurs de flux de sève Fruition Sciences.
D’après l’Observatoire, les techniciens de coopératives, de chambres d’agriculture, et les conseillers viticoles indépendants jouent un rôle clef dans la découverte, l’achat, et la prise en main des outils numériques. 84 % utilisent des modèles prédictifs de maladies, 83 % réalisent des cartographies de sol, 80 % se servent de logiciels de traçabilité, 60 % ont posé des capteurs fixes, et 30 % font usage de la télédétection. Parmi les freins à l'adoption, ces derniers pointent le temps de saisie des données, la complexité de certains outils, le prix des équipements et services, et le manque de visibilité sur l'offre.