12 viticulteurs français aux profils et modes de culture variés* ont répondu à l’enquête menée dans le cadre du projet Behave par des économistes de l’Université d’Angers et de Bordeaux visant à évaluer leur intérêt pour une assurance dite verte, un dispositif couvrant les pertes imputables aux maladies fongiques conditionné au respect des préconisations de traitements données par un outil d’aide à la décision (OAD) tel que Decitrait.
Les résultats de cette enquête tous récemment publiés dans la Revue européenne d’économie agricole montrent qu’en fonction des modalités de l’assurance, entre 48 et 60 % de viticulteurs seraient prêts à signer. Ils préfèreraient un contrat individuel plutôt qu’un contrat de groupe alimenté par un fond mutuel à l’échelle d’une cave coopérative ou d’une appellation, et même si cela coûte plus cher qu’une assurance paramétrique, ils seraient plus enclin à s’engager si le déclenchement de l’indemnisation est basé sur une évaluation des pertes réalisée sur place par un expert plutôt qu’en fonction d’un indice de pression fongique locale. Faces à différentes propositions de contrats, les répondants choisissent majoritairement une couverture de 50 % des pertes, majorée de 30 % quand ils apportent la preuve d’avoir bien respecté les préconisations de l’OAD, pour un prix annuel de 5 % du capital assuré.
En se basant sur des essais réalisés dans des vignobles conduits en mode conventionnel ou biologique dans le cadre du programme VitiREV et sur les indices de fréquence de traitement (IFT) récoltés dans 6 000 parcelles viticoles par l’enquête Agreste, les économistes calculent qu'à ce niveau d'engagement, le suivi des préconisations des OAD pourraient réduire l’usage des fongicides de 45 %.
* : 42 % des répondants étaient des coopérateurs, 52 % cultivaient en respectant le label HVE ou Terra Vitis, et 33 % étaient certifiés bio ou en cours de transition, ces derniers étant légèrement plus susceptibles de souscrire une assurance verte et moins sensibles à son prix.




