our « garantir une meilleure rémunération des viticulteurs en imposant des prix reflétant les coûts de production », la sénatrice Florence Lassarade (Gironde, les Républicains) appelle, lors des questions au gouvernement ce 19 février, à renforcer la loi Égalim dont l’« application se heurte à plusieurs obstacles » dans la filière vin, « d’une part, l’absence d’indicateurs de prix spécifiques au vin empêche une évaluation objective des coûts de production, compliquant la fixation de prix justes » et « d’autre part, la renégociation obligatoire des contrats entraîne une charge administrative supplémentaire et génère des tensions commerciales ».
Interpellée sur ses actions, la ministre de l’Agriculture, Annie Genevard, rappelle d’emblée « que la filière vitivinicole est soumise aux dispositions de la loi Égalim et qu’elle souhaite le demeurer ». Reconnaissant les spécificités de la filière vin*, la ministre constate que « des transactions se font à des prix très bas et les productions se retrouvent dévalorisées, même quand elles sont sous signe d’identification de la qualité et de l’origine ». Confirmant qu’une proposition de loi révisant Égalim sera prochainement déposée par le gouvernement à l’Assemblée Nationale, Annie Genevard soutient le projet d’« organisation de producteurs (OP) [qui est] fondamentale, car elle permettra une meilleure consolidation de l’amont agricole grâce à des contrats-cadres et à des contrats de filière ». Sujet de débats animés dans la filière (pour ne pas dire d’opposition des Vignerons Indépendants) la création d’OP est donc appuyée frontalement par l’ancienne députée LR. Qui annonce également qu’« un travail s’impose sur les indicateurs, qui sont aujourd’hui beaucoup trop nombreux et hiérarchisés. Le rôle des interprofessions est ici absolument capital. » Portés par les AOC de Bordeaux et des Côtes-du-Rhône, ce sujet mobilise nationalement le Comité National des Interprofessions des Vins à appellation d'origine et à indication géographique (CNIV).


En réaction aux propos de la ministre, Florence Lassarade souligne qu’« il faut véritablement mettre en pratique ces évolutions de la loi Égalim : nous demandons du concret ! »
* : Notamment que « le premier acheteur est souvent le négociant, qui ne contractualise pas toujours et n’est donc pas tenu de respecter les indicateurs liés aux matières premières prévus dans la loi Égalim » indique la ministre, pointant une « autre particularité de cette filière, le vin étant stockable, il peut exister un écart important de coûts d’une année sur l’autre ».