es attentions politiques se concentrant sur le salon de l’Agriculture (se tenant jusqu’au 2 mars à Paris), l’eurodéputé Éric Sargiacomo (Nouvelle-Aquitaine, Parti Socialiste) en profite pour envoyer à la ministre de l’Agriculture, Annie Genevard, une lettre d’alerte sur les urgences permettant à la filière vin de sortir de crise. Pour le coprésident de l’intergroupe vin du Parlement Européen, « quand une bouteille de vin est vendue à moins de 2 euros, on ne peut plus parler d’un fonctionnement normal du marché mais d’une destruction de valeur résultant d’un profond dysfonctionnement ». Pour revaloriser le prix du vin, l’élu aquitain souhaite « des solutions drastiques » alors que « certains acteurs ne prennent plus leur part de risque en portant des stocks et en développant une force de vente suffisante ».
Dans ses propositions à la ministre, Éric Sargiacomo relève qu’« en premier lieu, les interprofessions viticoles ont la possibilité de faire des recommandations sur le prix des raisins destinés à la production de vins sous Indication Géographique comme la réglementation européenne l’autorise depuis 2021. Ces recommandations doivent donner le signal de ce qui est un partage équitable de la valeur entre la production et le négoce. Cet outil doit être conforté au plus vite et être étendu aux moûts et au vin en vrac. » Une fenêtre pour renforcer ce dispositif s’ouvrant avec le paquet législatif sur le vin que la Commission Européenne envisage en mars prochain. « Il conviendra également d’accompagner la mise en œuvre effective de ces règles de partage de la valeur pour que les dispositions voulues par le législateur s’appliquent pleinement » prévient Éric Sargiacomo.


L’eurodéputé plaide également pour « des dérogations au droit de la concurrence » pour les vins certifiés environnementalement (bio et Haute Valeur Environnementale, HVE) et la reconnaissance des Organisations de Producteurs (OP) dans la filière vin. Demandant à la ministre de signer rapidement un décret pour débloquer ce dernier point, Éric Sargiacomo estime que « toutes les possibilités pour massifier l’offre de certains segments de marché doivent être investiguées ainsi que le financement des Organisations de Producteurs ». En ses temps de budgets resserrés, le député européen souligne que pour ces mesures, « leur coût est minime voire nul pour les finances européennes ou françaises ».