menu burger
Lire la vigne en epaper Magazine
Accueil / Politique / Pourquoi les Vignerons Indépendants ne veulent pas des Organisations de Producteurs
Pourquoi les Vignerons Indépendants ne veulent pas des Organisations de Producteurs
Lire plus tard
Partage tweeter facebook linkedin

Bordeaux
Pourquoi les Vignerons Indépendants ne veulent pas des Organisations de Producteurs

Pas d’opposition à un juste prix des vins, mais pas de validation d’un outil n’ayant pas fait ses preuves pour les Vignerons Indépendants de Gironde qui expliquent pour la première fois les tenants et aboutissants de leur rejet des OP.
Par Alexandre Abellan Le 17 février 2025
Lire plus tard
Partage tweeter facebook linkedin
Pourquoi les Vignerons Indépendants ne veulent pas des Organisations de Producteurs
Pour Régis Falxa, parler Organisation de Producteur c’est ce qui s’appelle mettre les points sur les i des caves coOPératives… - crédit photo : DR
D

e nature relax et affable, Régis Falxa, le président des Vignerons Indépendants de Gironde, a les joues qui s’échauffent quand il entend répéter dans le vignoble bordelais que son syndicat empêche la mise en place de prix rémunérateurs du vin en s’opposant à la création d’Organisation de Producteurs (OP). Alors qu’un décret est nécessaire pour mettre en place le dispositif d’OP dans le vigoble (qui n’a pas été mis en place contrairement à d’autres filières en 2013), le sujet divise la filière vin mais doit être résolu rapidement pour Stéphane Gabard, le président de l’AOC Bordeaux : « à nous d’écrire ce décret pour s’écarter de cette partie de primes et de subventions européennes qui polarise les vignerons et coopérateurs. Il faut s’en écarter pour arriver politiquement sur ce sujet. »

Pour Régis Falxa, il y a bien un souci sur ce sujet : « le risque est là que les futures aides communautaires ne transitent que par les OP ou bien que seuls les producteurs en OP bénéficient de bonifications sur certains dispositifs d’aide, même s’ils n’ont aucun lien dans la réussite de leur objet dans le fait d’être organisés. » Un risque d’autant plus concret que des aides européennes ont été fléchées de la sorte par le passé et que le secteur des fruits et légumes fonctionne actuellement ainsi.

Refus de principe

Mais pour Régis Falxa, le sujet ne doit pas être réduit à ce seul point d’opposition. Voyant dans l’OP « un modèle à l’opposé » des caves particulières, le vigneron de Sallebœuf rappelle que les OP « sont des lieux permettant de planifier la production, d’optimiser les coûts et de négocier les contrats au nom des producteurs sans enfreindre les lois sur la concurrence, à condition de concentrer l’offre de leurs membres ». Ce qui implique un transfert de propriété des vins à l’OP par le producteur, « ou a minima un mandat de commercialisation ». Une approche structurelle de guichet unique du vin en vrac qui va à rebours des tendances actuelles de marché pour Régis Falxa. Actuellement, « on crée de la valeur en différenciant l’offre et non pas en la massifiant » plaide le présidebt de Vignerons Indépendants bordelais, ajoutant que le système des caves particulières, « qui combine agilité et performance, est l’antithèse des organisations de producteurs. Les Vignerons Indépendants ne veulent pas massifier leur offre. »

La coopération est déjà une forme d’OP

Défendant leur modèle, les caves particulières pointent qu’« un modèle d’OP (groupements de producteurs à l’époque) a existé dans l’ex-Languedoc-Roussillon (dans l’Aude et de l’Hérault) » avec un bilan pour Régis Falxa qui a « non seulement fait la démonstration que la massification et la concentration n’avaient pu leur permettre de peser dans les relations commerciales avec les entreprises de l’aval et/ou de la distribution mais, pire encore, une très grosse partie des membres adhérents de ces groupements de producteurs ont soit disparus, soit repris leur indépendance. »

Allant plus loin, le vigneron bordelais note que « le modèle d’entreprises Vigneron Indépendant a fait la démonstration de sa pertinence et de sa performance commerciale, passant de 35 % de la production viticole française à 55 % aujourd’hui » quand dans le même temps « la coopération qui massifie ses achats de fournitures (intrants, piquets, etc.) pour les adhérents et ses achats de matière première (le raisin) âr ses adhérents est déjà une forme d’OP, qui est passée de 65% de la production viticole française il y a 30 ans à 35 % aujourd’hui, preuve s’il en est d’une performance au mieux mitigée, certainement à repenser… » L'accord de filière sur les OP paraît bien compliquée à envisager dans l'immédiat.

Vous n'êtes pas encore abonné ?

Accédez à l’intégralité des articles Vitisphere - La Vigne et suivez les actualités réglementaires et commerciales.
Profitez dès maintenant de notre offre : le premier mois pour seulement 1 € !

Je m'abonne pour 1€
Partage Twitter facebook linkedin
Tous les commentaires (4)
Le dépôt de commentaire est réservé aux titulaires d'un compte.
Rejoignez notre communauté en créant votre compte.
Vous avez un compte ? Connectez vous
CHRIS CASTEL Le 19 février 2025 à 07:02:55
A qui profite le crime ? Il semble bien clair que le president des VIF (Gironde comme celui au national) soit plus proches des interets agro indus que celui de ses adherents... Attention au syndrome de Stockholm... Pit etre un petit coup de balai serait necessaire... Un vif pas d accord !
Signaler ce contenu comme inapproprié
Olivier Metzinger Le 17 février 2025 à 18:05:38
Quand on lis les craintes, on a peur avant d'avoir mal. Il faut connaitre à minima le dossier avant de juger de la non utilité d'OP pour le vrac à Bordeaux. En premier lieu, c'est assez caricatural de classifier les VIF (ne pas confondre avec les Vignerons en Chai particuliers ) qui ne vendraient pas de VRAC, d'un coté, et les Coopérateurs qui seraient les faiseurs de VRAC de l'autre. C'est factuellement FAUX comme préalable à la discussion. L'OP ne sera pas l'unique solution, mais c'est un outil qui peut sécuriser, les vendeurs et les acheteurs. Donc participer à une meilleure confiance dans le marché du vin. La dérégulation actuelle n'étant pour le moins pas propice aux affaires, que les VIF de Gironde montent au créneaux avec de faux arguments est très inquiétant. La dérégulation actuelle leur étant aussi préjudiciable, qu'aux autres vignerons. J'aurais aimé des explications claires quand aux risques que nous prenons face au néant d'aujourd'hui. Faisant partie du groupe de travail qui s'active sur le sujet, je réfute fermement les arguments de Régis Falxa. L'OP sera l'outil que nous voulons collectivement en faire, il ne sera efficace que s'il fédère un maximum de volume. Saboter dans l'oeuf le travail effectué, sans rien apporter en face est une attitude irresponsable. Concernant plus généralement les OP, elles peuvent tout aussi bien être développé pour des produits finis (bouteilles) afin de protéger les vignerons. Pour autant l'OP n'inventera pas de clients, ni de consommateurs. Par conséquent la première des préoccupations en parallèle de l'OP, sera de mieux gérer le rapport entre l'offre et la demande, et de gérer le positionnement de l'offre, en faisant en sorte qu'elle soit rentable à produire pour les Vignerons. Alors oui, c'est un énorme boulot, et il n'y a pas grand monde pour s'y coller dans la filière.
Signaler ce contenu comme inapproprié
renaud Le 17 février 2025 à 12:50:59
Nous avons l'habitude d'entendre les enfants de 2 ans s'opposer à tout, mais en principe ça leur passe! Voila donc un triste Sir, qui en effet s'oppose à tout s'en jamais rien proposer. Depuis deux ans que je le fréquente à la cellule de crise viticole de la préfecture de la gironde je ne l'ai entendu qu'une fois pour demander des amendes aux propriétaires de friches déjà victimes de la situation. il ne suffit pas de donner des chiffres pour avoir raison. Voila une grenouille qui se prend pour un bœuf. il se présente comme le représentant des caves particulières, alors qu'il ne représente que ses adhérents ( 6 à 8% des vignerons environs). J'ignore si l'OP est l'outil miracle, surement pas et surement pas tout seul. Par contre il faut raison garder ce n'est pas en accumulant les fausses vérités que l'on peut être pris au sérieux. Tout d'abord l'OP est le SEUL espace ou l'on peut discuter légalement du prix à plusieurs. Ensuite l'OP ne peut drainer des aides communautaires spécifiques, Votre interlocuteur est en retard de 12 ans! Il n'y aura pas de transfert de propriété non plus! L'OP serait un outil de massification et de régulation du vrac. sauf erreur de ma part c'est cela qui pose problème . Si j'en crois bon nombre de mes amis adhérents au syndicat des vignerons indépendants, la dégringolade du vrac leur pose problème sur leur volumes de vrac et même aujourd'hui sur leurs volumes vendus directement. Si certains pensent que je défend notre organisation professionnelle. Qu'ils ne se trompent pas. je suis à l'origine de l'idée de l'OP en viticulture et je passe énormément de mon temps à l'intérêt général, là ou certains s'occupent uniquement de leur intérêt particulier. le sujet est d'organiser le marché du vrac et l'OP en est un outil. Pour exister il n'y a que deux façons: Par ce que l'on fait, le chemin est long est fastidieux ou en dénigrant le travail ou les autres, ! Certains ont vraisemblablement choisi la facilité.
Signaler ce contenu comme inapproprié
Rousset Le 17 février 2025 à 07:13:58
Encore quelqu'un qui propose rien, mais qui s'oppose à tout, c'est grâce à ce genre personne que le bateau coule !!!! Merci, bravo
Signaler ce contenu comme inapproprié
vitijob.com, emploi vigne et vin
Gironde - CDD Château de La Rivière
Vaucluse - CDI PUISSANCE CAP
La lettre de la Filière
Chaque vendredi, recevez gratuitement l'essentiel de l'actualité de la planète vin.
Inscrivez-vous
Votre email professionnel est utilisé par Vitisphere et les sociétés de son groupe NGPA pour vous adresser ses newsletters et les communications de ses partenaires commerciaux. Vous pouvez vous opposer à cette communication pour nos partenaires en cliquant ici . Consultez notre politique de confidentialité pour en savoir plus sur la gestion de vos données et vos droits. Notre service client est à votre disposition par mail serviceclients@ngpa.fr.
Politique
© Vitisphere 2025 -- Tout droit réservé