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Préempter, expliquer, redistribuer ». Communication originale de la Safer Grand-Est en ce début d’année 2025, où la société d’aménagement du foncier explique par communiqué « avoir su expliquer à un néo-viticulteur pourquoi elle préemptait les parcelles qu’il souhaitait acquérir ». Et Henri Perrin, le viticulteur mosellan en question, confirme qu’après « une incompréhension, puis un temps d’alignement, nous avons travaillé en bonne intelligence pour régler en 6 mois mon besoin de parcelles pour m’installer ».
La genèse de l’histoire remonte à mai 2022, à Vic-sur-Seille, un des trois îlots de l’AOC vin de Moselle, au sud du département de la Moselle. « Sur les 75 ha de petites parcelles morcelées du vignoble de cette commune, 7 ha seulement sont plantés de vignes, le reste étant constitué principalement de friches », détaille la Safer Grand-Est dans une publication. « A la demande de la commune », la Safer prospecte alors la zone dans le but « de regrouper les parcelles en îlots cohérents de culture, en vue d’installer de nouveaux viticulteurs », décrit la Safer Grand-Est.
C’est au même moment qu’Henri Perrin lance son installation en reconversion après obtention d’un bac pro conduite et gestion de l’entreprise vitivinicole, finalisant l’achat de 1,89 ha de vignes dans la zone concernée. Mais hors de la logique « de reconstruction harmonieuse de la zone » alors engagée par la Safer, qui fait alors le choix de la préemption. « Les parcelles étaient d’accès difficile, enclavées… La Safer a donc préempté ces parcelles pour les intégrer dans un îlot cohérent de culture, tout en soutenant la volonté d’installation d’Henri Perrin en lui attribuant d’autres parcelles », décrit encore la Safer Grand-est.
Après l’incompréhension du néo-vigneron, qui s’était débrouillé seul pour trouver des parcelles à planter, la préemption ouvre à un dialogue et une collaboration entre la Safer et lui, « ainsi que les autres viticulteurs de la commune pour lui trouver du foncier », ajoute un communiqué. Intégré dans le programme de constitution d'îlots de culture de 5 à 10 ha, Henri Perrin bénéficiera même de l’attribution de « 7 parcelles pour une surface totale de 3,7 ha, qu’il a complété de son côté, avec l’accord de la Safer, par 1,5 ha supplémentaire dans le même secteur », valide la Safer. « J’en suis même à 7,5 ha aujourd’hui. Je plante 1 ha/an depuis 2023 dans l’idée d’en faire mon activité principale d’ici 3 à 5 ans », indique Henri Perrin.
Aux côtés d’un viticulteur déjà installé sur place et 3 néo-installé, Henri Perrin a même co-fondé l’association des Vignerons Réunis du Saulnois, qui rassemble les viticulteurs de Vic-sur-Seille. En collaboration avec la Safer, ce groupement vigneron a depuis permis de rétrocéder 16 ha supplémentaires aux viticulteurs. « Compte tenu la forte pression foncière du nord de la Moselle (proximité du Luxembourg) et de la zone de Metz, nous avons l’objectif de devenir la plus importante zone viticole de Moselle. Avec un ou deux vignerons supplémentaires, nous pourrions exploiter les 75 ha éligibles en AOC de notre secteur », ambitionne le néo-vigneron. Les collectivités locales les soutiennent en ce sens.
