uand l’état hypnotique rime avec plaisir œnologique. Proposant des « dégustations guidées sous hypnose » depuis la fin 2024, le château de Sannes (33 hectares de vignes à Sannes, Vaucluse) veut ouvrir une nouvelle voie d’approche de ses vins grâce à une hypnothérapeute, Nathalie Chambert, pour offrir « bien plus qu’une dégustation de vin – c’est un voyage intérieur et sensoriel où chaque gorgée devient une révélation ». Concrètement, « l’hypnothérapeute fait en sorte de mettre le participant dans un état de conscience accentuée » explique Soizic Percher, la responsable œnotourisme du château de Sannes, parlant de « pleine conscience car le dégustateur n’est plus "pollué" par l’environnement extérieur, son quotidien, mais est concentré de manière très pointue sur le moment qu’il vit et sur sa dégustation. »
D’abord, « il faut que le participant ferme les yeux, se concentre sur sa respiration et imagine un endroit dans lequel il se sente bien et chez lui pour lui créer un cocon (puisqu’il est dans un espace qu’il ne connait pas et en groupe, ce qui change beaucoup des séances d’hypnose qu’il est possible d’avoir chez un professionnel) » rapporte Soizic Percher, indiquant qu’« après quelques exercices, la dégustation commence. Le participant entrouvre les yeux pour la première fois afin de prendre le verre, puis replonge dans son cocon afin de déguster. » En silence, « après avoir dégusté les vins avec uniquement la voix de l’hypnothérapeute, les participants goûtent tour à tour les vins. Ensuite une remise en pleine conscience est effectuée de manière très douce » poursuit la responsable œnotourisme, indiquant que « les participants regoûtent le vin afin de mettre en perspective les différences entre la dégustation sous état hypnotique et sous état éveillé ».


De quoi comparer les ressentis entre les deux états de conscience annonce la propriété, l’hypnose devant lever des freins sensoriels. Pour y parvenir, lors de l’hypnose « le discours fait en sorte de ne pas parler du vin pour ne pas biaiser le dégustateur » précise Soizic Percher, notant que « c’est ensuite quand le dégustateur est éveillé et que l’échange avec les participants se fait qu’il est possible de parler d’arômes et de senteurs. Le dégustateurs pendant cet atelier guidée sous hypnose perçoit plus des sensations et revit des "madeleines de Proust". » Avec des dégustateurs se remémorant des sensations, arômes et goûts perçus par le passé : comme la perception d’orange liée à un goûter d’enfance chez sa grand-mère pour une participante. Une façon de faire tomber les inhibitions souvent exprimées lors des dégustations pour les amateurs de vin craignant le jugement de leurs perceptions dans le verre.