odifiée, la dégustation de vin laisse peu de place à l’improvisation, étant préemptée par l’expertise sur les terroirs, les cépages, les millésimes… Dynamitant ce cadre, un assemblage d’œnologie et de sophrologie se développe dans l’offre touristique des vignobles français. Parmi ces défricheurs, le domaine du bois de Saint-Jean (à Jonquerettes, Vaucluse), qui propose des ateliers de dégustation de vin en conscience (1 heure, 38 €/personne) et de marche sensorielle suivie de dégustation (2 heures, 49 €/personne).
Soit « une autre façon d’aborder la sophrologie, et une autre façon d’aborder la dégustation de vin » résume le vigneron rhodanien Xavier Anglès, qui évoque « d’abord une mise en condition avec beaucoup de paroles et d’apaisement pour arriver à une phase où l’on est dans un état second, presque un assoupissement. C’est un temps de calme absolu. » Ensuite, les plus réceptifs verraient leurs sens se décupler lors de la dégustation accompagnée : « quand ça fonctionne bien, il y a une prise conscience et un ressenti comme jamais des vins. Alors que d’habitude les visiteurs ont du mal à dire ce qu’ils sentent, par peur du regard et du jugement de l’autre » rapporte Xavier Anglès, qui précise que « tout le monde n’est pas réceptif. Moi-même je suis trop cartésien. Mais je ressens bien la relaxation de la séance. »


« La séance commence quand les personnes sont relaxées, dans un état de process modifié. Cela permet d’accéder à un état de disponibilité » abonde la sophrologue Sandrine Tarin, qui a développé cette proposition sophrœnologique, s'il nous est permis de tenter ce néologisme. Et confirme que tous les participants n’ont pas la même réceptivité : « certains sont plus dans le côté relaxant, d’autres sont plus sensibles à la sensorialité. » Cette offre repose sur l’idée que « quand on porte attention à ses cinq sens, il se passe quelque chose. On se reconnecte à soi » explique Sandrine Tarin, qui l’affirme : « je n’ai aucune connaissance sur le vin et je ne veux pas en avoir. J’utilise un vocabulaire simple, épuré. » Son but est de déconditionner la dégustation machinale du vin pour retrouver l’expression des sens en prenant du temps et du plaisir conclut-elle.