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Refus d’obstacle électoral dans le vignoble bordelais
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Détail, dérobade ou démocratie ?
Refus d’obstacle électoral dans le vignoble bordelais

L’opportune démission de 2 candidats surnuméraires aux élections du syndicat viticole de l’AOC Bordeaux fait grincer des dents alors qu’était en jeu la reconduction d’une figure locale et nationale de la filière vin : Bernard Farges.
Par Alexandre Abellan Le 25 janvier 2025
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Refus d’obstacle électoral dans le vignoble bordelais
Ça twiste à Saint-Brice. - crédit photo : Adobe Stock (Patrick Miramont)
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éunion houleuse pour l’AOC Bordeaux ce jeudi 23 janvier à la salle des fêtes de Saint-Brice (Gironde) à l’occasion d’une rencontre de l’Organisme de Défense et de Gestion (ODG). Expédié en quelques instants, à main levée, le vote pour répartir les 21 postes de délégués du canton de Sauveterre-de-Guyenne a fait monter le ton sur le moment et continue depuis d’animer les discussions dans le vignoble bordelais. En cause, le désistement de deux personnes devenant stagiaires au conseil d’administration du syndicat et permettant au nombre de candidatures de passer de 23 à 21, pile le nombre de délégués à élire.

Une marche arrière permettant de ne faire de l’élection des 21 délégués qu’une simple formalité, ce qui a fait tousser alors que parmi les candidats à renouveler se trouve un poids-lourd de la filière : Bernard Farges, le vice-président du Conseil interprofessionnel du vin de Bordeaux (CIVB), président du comité régional de l’Institut National de l’Origine et de la Qualité (INAO), président du Comité National des Interprofessions des Vins (CNIV), vice-président de l’Institut français de la vigne et du vin (IFV), président du salon Vinitech (Bordeaux Event And More)… Contacté, Bernard Farges indique à Vitisphere qu’« il y a eu vote pour Sauveterre, il n’y a rien à dire de plus que ce qui a été dit en réunion. Je laisse libre ceux qui veulent s’exprimer. La liste des élus de notre canton permet de représenter la pluralité des points de vue comme nous l’avons toujours fait. »

Le précédent Guthmuller

« On a réélu notre grand seigneur à main levé et à l’unanimité » grince un viticulteur présent, estimant qu’il y a eu la volonté manifeste d’éviter tout risque. Le cas de Denis Guthmuller en 2023 ayant marqué les esprits : le président du Syndicat Général des Vignerons des Côtes-du-Rhône avait fait l’objet d’un vote de défiance dans son canton, l'empêchant d'envisager une candidature aux prochaines élections syndicales. « Tout est tout le temps arrangé pour que les gens soient indéboulonnables à leurs postes. Il y a suffisamment de moyens de pression pour y arriver, comme on l’a vu en direct [à Saint-Brice]. Il n ‘y a pas de votes à bulletin secret » estime Dominique Techer, le porte-parole de la Confédération Paysanne de Gironde qui participait à la réunion.

« Une élection, c’est un vote de personnes élisant un représentant. Là ce n’est pas un vote démocratique, c’est une nomination » indique Didier Cousiney, le porte-parole du collectif Viti 33 et délégué de l’ODG sur le canton de Saint-Macaire. Appelant les responsables du syndicat au changement lors de la rencontre de Saint-Brice, le maire de Pian-sur-Garonne estime que « votre présence rime avec omnipotence. Ça ne change pas : la filière se meurt. Il va falloir qu’un tiers crève pour que le reste puisse vivre. » Reconnaissant quelques polémiques lors de la réunion de Saint-Brice, Stéphane Gabard, le président de l’ODG pointe que les « quelques commentaires émus ne proviennent pas de la zone de Sauveterre, mais de gens d’autres cantons ».

On n’a évincé personne

Assumant d’avoir validé la proposition de faire passer stagiaires deux candidats, Stéphane Gabard l’affirme : « il n’y a pas de déni de démocratie : on n’a évincé personne. Tout le monde a été élu et peut s’exprimer. Certains auraient voulu jouer du crayon pour faire du dégagisme alors que nous manquons de candidats et que l’on a besoin que les viticulteurs s’impliquent dans cette crise. » Le vigneron de Galgon en veut pour preuve l’absence de quorum lors de la dernière assemblée générale de l’ODG, nécessitant une assemblée générale extraordinaire pour y remédier.

« On n’est pas habitués à la démocratie » plaisante Renaud Jean, membre du collectif Viti 33, pour qui ces défections font « partie du jeu de la démocratie, qui s’organise. Il ne faut pas s’offusquer. Cela a été dit publiquement, Bernard Farges a fait ce qu’il fallait pour qu’il y ait le nombre de candidats en demandant à ses soutiens de ne pas se présenter. Il a préféré perdre pour gagner et se sauver, c’est aussi ça la démocratie. [Mais] cela aurait été une erreur stratégique de le faire tomber. Le syndicat de Bordeaux perdrait de l’aura localement dans la Fédération des Grands Vins de Bordeaux (FGVB) et nationalement au CNIV. »

Pas de commentaire

« Tout le monde croit qu’il s’agit d’une manœuvre pour sauver Bernard Farges » déplore Stéphane Gabard, qui assume une solution « qui n’a pas été menée en sous-main » et permettant de donner un rôle actif aux 23 candidats. Le président d’ODG reste persuadé personnellement que Bernard Farges « ne risquait strictement rien » lors de cette élection à domicile. Dans le canton de Sauveterre, on préfère ne pas commenter le sujet et laver son linge sale en famille. On y entend que la tradition est de présenter le même nombre de candidats que de postes disponibles. « Ce sont des arrangements entre amis. La place est bonne, certains ont plus à perdre qu’à gagner. Ce qui les anime, c’est le pouvoir » grince ainsi un membre de l’ODG. « Ceux qui disent que la place est bonne se trompent, on a un manque de candidats pour de nombreux postes. L’ancienne garde veut arrêter, on ne trouve pas de remplaçants » réplique Stéphane Gabard.

 

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Tous les commentaires (5)
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pg Le 28 janvier 2025 à 07:59:41
Il suffit qu'une personne demande le vote à bulletin secret pour qu'il soit adopté.... Je n' ai jamais vu une AG ayant le quorum . De ce fait la convocation à une AG prévoit toujours un report d'une demie heure pour une autre AG palliant à cette absence de quorum. Si Mr Farge est toujours en place à ses nombreuses présidences , c' est que les votants se satisfont de ses gouvernances .... Ou que nul ne veut se bruler en reprenant des responsabilités très lourdes... Le bilan de la gestion de Bordeaux est pitoyable. Ce maintenir à la tète d'une région tombée aussi bas , présidée pendant tant d' années par Mr Farge et ses collègues , est .... Etonnant. N' en déplaise à Darius, il y a un problème de gouvernance , de qualité des vins et de commercialisation à Bordeaux.... Qu'il n' y a pas dans le vignoble voisin du nord. les ratages aussi grandiose que celui de Bordeaux , devraient être systématiquement étudiés dans les écoles de commerce.... Pour éviter qu'ils ne se reproduisent.
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Dominique Techer Le 25 janvier 2025 à 22:20:20
Puisque je suis cité, je tiens à dire que j'ai « assisté » et pas « participé » à cette réunion, n'étant pas membre de l'ODG Bordeaux. Mais j'ai pu assister au simulacre d'élections. Il y avait, au départ, 23 candidats pour 21 postes. Et Stéphane Gabard ne manque pas d'air quand il déclare tranquillement : « on a un manque de candidats » ! Décidément, le style « Corée du Nord » est très tendance actuellement.  Même le vote des 21 candidats restants n'a pas eu lieu à bulletins secrets. Beaucoup auraient pu « jouer du crayon » et on aurait pu connaître le nom du plus mal élu. Mais, hélas !, le mystère restera entier?. L'opération « il faut sauver le soldat Farges » a donc été menée à bien. Belle manœuvre. Il va pouvoir garder les 500 mandats divers, qui auraient été remis en cause en cas de non-élection. Mais le « système bordelais » ne peut déjà plus empêcher l'effondrement économique qui remet en cause l'échafaudage foisonnant des diverses structures sur lesquelles il s'appuyait. A la question « quelle est ta vision pour Bordeaux ? » posée publiquement, Bernard Farges répond « je n'en ai pas » ! Il n'y a aucun effort prospectif, aucun plan d'atterrissage. Le « système bordelais » usera donc simplement de toutes les combines pour garder le pouvoir, les postes et les cumuls d'indemnités. Quitte à régner sur un champ de ruines. Tristes ambitions !
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Olivier Metzinger Le 25 janvier 2025 à 13:34:11
Le problème de notre filiere n'est plus un problème d'homme, c'est un problème d'idée. Dans la mesure ou l'interprofession admet ne plus être détentrice d'une vérité et travaille avec et sur les idées d'une large base nous pouvons espérer re construire un modèle gagnant. On peut regretter d'avoir été obligé de toucher le fond pour s'en rendre compte. Gageons que nous retiendrons collectivement la leçon vu le prix payé.
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Michel Eric Le 25 janvier 2025 à 12:39:25
Mr Farges est président de presque tout, et surtout d'une filière qui se meurt, à cause de l'incompétence de ses dirigeants. Ne pas assumer ses échecs, ne pas savoir se retirer, c'est grave. Combien d'entre nous devront disparaître pour que ses dirigeants historiques disparaissent aussi ? Ils vont nous enterrer... On se laisse faire ?
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boule et bill Le 25 janvier 2025 à 09:29:43
Deux réalités s affrontent à Bordeaux comme ailleurs .Il y a d une part l.inappetence du plus grand nombre à faire un job de bénévole au sein d un organisme professionnel quel qu il fut .Et de l autre côté la capacité de quelques uns à pouvoir allier disponibilité, compétence technique et aisance dans la communication. Au fond peu importe le cumul des mandats si tout cela est utilisé pour le bien de la filière, la défense des plus vulnérables et la réactivité qui ss impose. Or la filière vins est malade à Bordeaux , tout à été fait ces dernières années pour protéger le plus longtemps possibles les opérateurs les plus riches et les plus puissants et surtout se limiter à quelques mesures correctives phares , peu inventives et surtout inefficaces . Et l arrogance à l encontre des petits , alliée à la flagornerie vis à vis des puissants n amuse plus personne .Le civb n est plus crédible et les difficultés croissantes qu l à à recouvrer sa contribution volontaire obligatoire en dit long sur le désamour dont il est victime chez ses adhérents contraints. Ses groupes organiques qui en sont l émanation locale , comme le conseil des vins du Médoc en subissent le contrecoup , tout comme beaucoup d odg. Ce sont finalement des associations diverses comme l union des grands crus , le grand cercle des vins de bordeaux ou encore le collectif viti 33 qui deviennent les ouveaux pôles vivants de communauté d intérêt , loin des querelles partisanes des syndicats . Ceux ci sont tous très impliqués dans la campagne électorale actuelle et jouent leur role comme jamais. Le monde change, les temps sont durs , les anciennes structures craquent mais le changement de gouvernance ne vient pas .Bernard tarde ?
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