empératures, hygrométrie, vent, ensoleillement, précipitations. L’essentiel des conditions météo de sa parcelle, sans investissement ni matériel. Depuis 2022, les viticulteurs peuvent profiter d’une plateforme en ligne mise à leur disposition par le Comité National des Interprofessions des Vins (Cniv). Un outil d’aide à la décision lancé dans le cadre du plan dépérissement vigne, en vue de mutualiser et de diminuer le coût des données météo.
Son développement doit se poursuivre cette année, alors que quelque 3 000 stations virtuelles essaiment déjà au sein de presque tous les vignobles. Sauf de ceux d’Alsace, Bourgogne, Corse, Jura, Armagnac, Cahors et des Bouches-du-Rhône. « Cela tient à une disparité des moyens humains au sein des interprofessions, justifie Didier Delzescaux, directeur du Cniv, ce mardi 21 janvier los du forum météo et viticulture de Cognac. Mais l’outil est bien pensé pour tous les viticulteurs et le déploiement continue. »
Encore assez confidentielle avec ses 2 500 utilisateurs à l’échelle nationale, la plateforme libre d’accès requiert impérativement « une connexion via une interface dédiée sur le site web de chaque interprofession » rappelle Matthias Martinez, ingénieur data au Bureau National Interprofessionnel du Cognac (BNIC), qui relaie le service auprès de ses ressortissants depuis fin 2023. D’une Charente à l’autre, une centaine de vignerons ont créé leur compte et posé leur.s station.s virtuelles « sur les parcelles qui les intéressent, au gré de leurs besoins. »
Les points de mesure se posent simplement sur une carte en ligne, par géolocalisation. « Le programme va alors interpoler les données fiables renvoyées par les capteurs réels des environs » poursuit Matthias Martinez. Sur la base des radars, avec une résolution d’1 km², et un rafraichissement toutes les cinq minutes. Fournies par la société américaine TDN, elles le seront à partir de mai par la start-up française Weenat qui vient de remporter pour trois ans le marché de « plusieurs dizaines de milliers d’euros » dixit Didier Delzescaux. « Cela devrait améliorer la résolution et la précision des données, mais les fonctions et l’interface resteront identiques ». Weenat dispose d’un réseau de 30 000 capteurs sur le terrain. Il sera toujours possible d’accéder à des prévisions météo à dix jours, et d’explorer une multitude d’historiques sur une décennie glissante (basés entre autres sur des relevés Météo France).
« Les statistiques montrent moins de consultation du site pendant la phase hivernale, observe le directeur du Cniv, mais des connexions plusieurs fois par jour en période de débourrement, de protection de la vigne et de vendanges. » Ce qui démontre l’utilité de la plateforme pour la prise de décision. « Elle ne remplacera ni les mesures très localisées d’une station physique ni la façon dont le viticulteur connaît et appréhende sa parcelle dans telle ou telle situation climatique, mais c’est un excellent outil complémentaire, pour prendre de la hauteur. Et aussi une très bonne base pour ceux qui n’ont pas de station » conclut Matthias Martinez.