’hétérogénéité du paysage génère une variabilité spatiale des flux de chaleur et des mouvements d’air plus ou moins chargés d’humidité. Ces échanges influencent localement le climat, en créant des zones mieux adaptées aux conditions extrêmes. Par exemple, les arbres intégrés dans les systèmes limitent l’évaporation du sol, et atténuent le vent et les pics de chaleur.
Souhaitant mieux comprendre cette complexité microclimatique et aider les agriculteurs à adopter des itinéraires techniques plus résilients, des chercheurs d’Inrae Bordeaux Nouvelle-Aquitaine ont utilisé le supercalculateur du commissariat à l’énergie atomique (CEA) Joliot-Curie et acquis durant plusieurs mois 7,5 To de données sur une parcelle forestière de 5x5 km.
Aux échelles spatiotemporelles du mètre et de la milliseconde, ils expliquent dans Journal of Atmospheric Sciences avoir représenté l’évolution des flux de masse et d’énergie au-dessus du couvert forestier de 4 h à 9 h du matin, une période complexe et peu abordée à cause de sa forte variabilité liée au réchauffement de la surface. « C’est en effet au cours de la matinée que la couche limite de l’atmosphère se développe et s’épaissit, mélangeant ainsi tous les composés émis par la surface, dont les polluants » précisent-ils.
Le modèle qu’ils ont développé ouvre de nouvelles perspectives pour améliorer la représentation des échanges de surface dans les modèles météorologiques et climatiques, et limiter les erreurs de prédiction à l’échelle territoriale.
Des travaux de thèse sont actuellement en cours pour étendre ces recherches sur la micro-météorologie à des paysages plus complexes, associant cultures et forêts, ou caractérisés par des reliefs vallonnés.