a mécanique est simple mais efficace : un peigne composé de doigts métalliques ratisse le sol pour emmener les sarments vers un pick-up entraîné hydrauliquement qui les envoie dans une chambre de broyage. Là, des marteaux fixes (entre 20 et 52 en fonction de la largeur du broyeur) installés sur un rotor entraîné par quatre courroies déchiquettent le bois sur des peignes qui font office de contre-couteaux. À la fin, ne ressortent de ces broyeurs hors sol TVS que de fins copeaux.
Cédric Cosset, directeur technique des Vignobles Chevron-Villette, exploite 450 ha de vignes dans le Var, dont 150 en bio et 300 en HVE. Pour ses vignes plantées à 2,50 m, il s’est équipé de deux broyeurs TVS 180, qui travaillent 180 cm de largeur : « Je les ai connus lorsque j’étais responsable d’un vignoble à Cognac. Vu leur robustesse, je n’ai pas hésité à en acheter pour Chevron-Villette. »
En 2023, il troque les cinq broyeurs Ferrand du domaine contre deux TMC Cancela. Pour ces parcelles fortement caillouteuses, hors de question de penser à un broyeur à marteaux mobiles qui, d’après lui, « ne ferait que deux ou trois saisons ». Un choix qu’il ne regrette pas : « On obtient un travail d’une super qualité en avançant autour de 6 km/h ! On peut broyer des morceaux de souche et des ceps d’une vingtaine d’années, il n’en reste rien. Et on engloutit sans souci les gros andains de sarments que l’on trouve dans les syrahs ou les rolles. »
Cédric Cosset installe ses broyeurs sur le relevage avant de ses Massey Ferguson MF3. Il prévient néanmoins les vignerons qui voudraient faire de même qu’il faut une bonne capacité de relevage car ces outils avoisinent 980 kg.
Même son de cloche à Bouillé-Loretz (49), au domaine de la Maurinière. Guillaume Blain, vigneron sur 55 ha, s’est équipé avec un confrère d’un TVS 100 qui travaille sur 1 m de large. Ses vignes sont plantées à 2 m, celles de son confrère à 1,80. « On a toujours eu un broyeur à deux, indique-t-il. En 2017, notre Chabas commençait à vieillir du haut de ses 10 ans. On voulait un broyeur robuste à fort débit de chantier pour nos 115 ha. Le distributeur MGAV, à Douai-la-Fontaine, nous a proposé le TVS 100. On l’a essayé une journée chacun, et sa vitesse d’avancement nous a convaincus. »
En effet, la machine avale les plus gros andins à 5 km/h et les plus minces à 10 km/h. « On gagne un quart d’heure à l’hectare par rapport à notre ancien broyeur », estime Guillaume Blain, qui monte son TVS sur le relevage arrière de son Fendt 208.
La robustesse de ce broyeur est soulignée par les deux utilisateurs. Aucun n’a eu de panne. « Nous avons juste remplacé les marteaux après 700 ha avalés », précise Guillaume Blain. Ce dernier songe à quelques améliorations : « Il faudrait peut-être des roues folles plus larges et en basse pression car, en condition humide, le tracteur marque et les roues actuelles marquent davantage. De plus, le cardan vient appuyer sur le broyeur. Si la butée haute du relevage n’est pas bien réglée, attention à la casse ! »
S’il est efficace, le broyeur reste un investissement conséquent. « À l’époque, on l’a payé 9 800 € [15 000 € prix public 2025, ndlr]. En le mutualisant, nous avons divisé les frais par deux », indique Guillaume Blain. « On peut aussi le garder vingt ans sans souci et sans panne ! Dans tous les cas, l’amortissement est vite fait. » Cédric Cosset, quant à lui, a payé les siens 17 000 € chaque. « Nous, on voudrait les revendre à un bon prix au bout de quatre ou cinq ans, lorsqu’ils auront 800 à 1 000 ha dans le ventre. Puis reprendre les mêmes neufs ! C’est un outil qui a une forte valeur sur le marché de l’occasion ! »