a Confédération Paysanne fait l’opération coup de poing pour l’inauguration du Salon international des techniques de productions végétales (SIVAL) ce mardi 14 janvier au parc des Expositions d'Angers (Maine-et-Loire) en ciblant le stand de l’établissement national des produits de l’Agriculture et de la Mer (FranceAgriMer). « 70 paysannes et paysans, majoritairement des viticulteurs, se sont dirigés avec des ceps de vignes issus de l’arrachage sur le stand de FranceAgriMer (le ministère de l’Agriculture n’étant pas représenté) » résume Laurence Marandola, la porte-parole nationale de la Confédération Paysanne. Symbolique, cette action a aussi été marquée par des empreintes de mains trempées dans la lie rouge sur les supports de FranceAgriMer, avec le message « FranceAgriMer m’a tué » bien visible pendant les prises de paroles syndicales.
En pleine campagne des élections pour les chambres d’Agriculture (15-31 janvier 2025), cette action illustre le focus de la Confédération Paysanne sur les questions viticoles en général et la gestion de crise en particulier. « Le constat est simple pour nous. La filière est en crise majeure, sociale pour les hommes et femmes qui y travaillent, économique sur les prix à cause d’une surproduction en volumes liée aux choix français et européens de dérégulation des droits de plantation » esquisse Laurence Marandola.


Demandant une régulation des volumes produits par l’arrachage ciblé et la réduction des rendements, la porte-parole de la Confédération Paysanne rejette le plan d’arrachage définitif à 4 000 €/ha en cours de déploiement : « ce n’est pas une vraie stratégie de long terme. Tout le monde doit prendre sa part dans la réduction des volumes produits. Pas seulement les plus en difficultés, les plus petites fermes. La Confédération Paysanne a pour projet de maintenir un maximum de domaines. L’arrachage doit cibler les terres les plus productives, pour y implanter autre chose que de la vigne, les terres gélives et infectées par la flavescence dorée… Ce qui n’est pas le cas aujourd’hui. C’est un plan de liquidation sociale de certaines fermes. C’est un drame d’une grande indécence et cruauté. » En alternative, le syndicat agricole propose donc une régulation des volumes et un plan d’arrachage à 10 000 €/ha les 5 premiers ha. Avec la création d’un prix minimum garanti qui soit contraignant pour encadrer les rémunérations en parallèle d’une répartition des volumes pour Laurence Marandola. Qui estime qu’il y a urgence à rendre plus visible la crise du vignoble : « le gouvernement et la filière ne proposent pas d’horizon pour en sortir ».