oncomitamment aux manifestations et actions annoncées par les autres syndicats à compter du 18 novembre, la Confédération paysanne ne sera pas en reste et ses sections départementales se mobiliseront également dans des actions de terrain. Très vindicatif à l’égard de la seule réponse de l’état par « un plan d’aide à l’arrachage des vignes, sans concertation et sans vision stratégique de la filière », face aux difficultés économiques des exploitations, le syndicat entend augmenter nettement sa représentation d’élus à l’occasion des élections aux Chambres d’agriculture début 2025.
En ce sens, la Confédération Paysanne dévoile une série d’évènements et réunions « pour une viticulture paysanne » du 14 novembre au 5 décembre. Dans l’Ain, le Rhône, le Vaucluse, l’Aube, le Gard, l’Aude ou le Jura, le syndicat « veut donner la parole aux viticulteurs et vignerons abandonnés face au manque de revenu, à la crise de surproduction et aux pressions exercées par les maladies et aléas climatiques », énonce un communiqué. Si des zones viticoles majeures ne sont pas concernées, « l'Alsace a prévu un évènement plus tard, les vignobles de la Loire tiendront un stand au Sival avec une journée dédiée à la viticulture, et dans le Bordelais, la viticulture est un sujet majeur en vue de la campagne en janvier », précise Caroline Nugues, en charge de la communication de la Confédération paysanne.


Pour le secrétaire général du syndicat Thomas Gibert, « même si le gouvernement confirme et met en œuvre les annonces faites en début d’année, ça ne va rien changer aux rémunérations des producteurs, nous sommes à la veille d’une crise sociale sans précédent pour la viticulture ». Il estime que la problématique de surproduction viticole va rapidement « toucher toutes les zones, y compris celles qui s’en sortent jusque-là ».
Pour la filière viticole, la Confédération paysanne et son secrétaire général estiment être « les seuls à porter une vision stratégique de long terme pour la viticulture ». Parmi les revendications du syndicat, la régulation de l’offre y est défendue par « une régulation des volumes de production et un prix minimum garanti ». Ce prix minimum doit comprendre les coûts de production, la rémunération paysanne et la protection sociale, en parallèle de prix minimum d’entrée à l’importation. La production est limitée par des rendements maximum à ne pas dépasser. L’arrachage est défendu par la Confédération Paysanne, à condition que les 5 premiers hectares soient rémunérés à 10 000€/ha.
La « folie spéculative sur les terres agricoles » est également dans la viseur du syndicat qui dénonce « des financiers qui s’accaparent les vignobles » quand des paysans ne peuvent plus s’installer. Par ailleurs, des mesures incitatives « doivent accompagner les viticulteurs vers la diversification de leur production », énonce le programme viticole du syndicat.
« Il y a beaucoup à faire pour réorganiser cette filière, nous avons procédé à un long travail pour proposer une vision enviable, positive de la viticulture française », embraye Thomas Gibert. La Confédération paysanne porte beaucoup d’espoirs sur sa progression en nombre d’élus lors des prochaines élections dans les départements viticoles, pour pouvoir peser dans les orientations d’avenir de la filière.