érieux sans l’être, Christophe Tanneux est un habitué des vidéos décalées pour commenter l’actualité viticole, mais aussi pour recruter en jouant sur les codes de la viralité sur internet. Alors que l’emploi viticole est un défi quotidien dans la filière, le vigneron sur 8 hectares de vignes pour 65 000 bouteilles produites à Mardeuil (Marne) opte pour une vidéo allant droit au but afin de recruter un ouvrier viticole pour la taille de la vigne sur les réseaux sociaux : "Dans 4 mn vous pouvez avoir un travail… ou pas !" Ayant déjà reçu une petite dizaine de candidatures en trois jours, le vigneron en a déjà identifié cinq intéressantes. « J’ai moins de retours que pour ma première annonce il y a 3 ans. J’avais eu une petite vingtaine de CV » avec une vidéo vue 85 000 fois sur Facebook se souvient le vigneron. Pour qui la seule performance qui compte est « de recruter quelqu’un qui me convienne ».
Entre forme comique et fond sur les compétences demandées (y compris l’état d’esprit et l’implication), cette vidéo de recrutement écrite est murement réfléchie : « quand on fait une annonce pour une offre d’emploi, on n’a pas trop le choix d’être un minimum précis et sérieux. J’ai envie que les gens comprennent ce que j’attends d’eux et ce qu’ils peuvent attendre de moi » indique Christophe Tanneux, qui se veut pragmatique : « je reste persuadé que la plupart des gens qui postulent dans le vignoble sont attirés par l’argent et le bien-être. Vous pouvez aussi ajouter la proximité du lieu de travail et une certaine gestion du travail. Quand il pleut une drache, on n’envoie pas dans les vignes ! »
Décalé dans le ton, Christophe Tanneux ne va pas jusqu’à communiquer sur le montant du salaire : « ce type de vidéo a ses limites. Je ne franchis pas celle de fournir une fourchette de salaire. Mais la notion de rémunération arrive vite dans l’entretien. Cela permet d’éviter de perdre du temps à tout le monde. »