émarrée en mars, la campagne de recrutement 2024 de Banton Lauret, (un budget de 20 000 €), devrait se poursuivre jusqu’à fin juin, au travers des réseaux sociaux. Les messages sont clairs : le travail en équipe, l’équilibre entre vie professionnelle et vie privée tout en développant ses compétences professionnelles. Avec à chaque fois pour signature, Banton Lauret, la marque employeur.
« Nous voulons présenter nos métiers au travers de ceux qui le vivent et faire comprendre que l’entreprise est une « famille » où l’on peut travailler ensemble en misant sur nos valeurs, sur la solidarité. Ces valeurs sont essentielles pour attirer de la main d’oeuvre, sachant qu’il y a de la difficulté à recruter des tractoristes, des chefs d’équipes, des mécaniciens agricoles, et des saisonniers » explique Benjamin Banton, gérant de l’entreprise qui emploie quelques 280 salariés en CDI, 800 saisonniers entre mai et juillet et 1200 personnes au moment des vendanges.
Dans l’affaire, il se démène: en juin dernier, il a eu rendez-vous au rectorat pour pouvoir intervenir dans plusieurs lycées généralistes et présenter les métiers du secteur viticole, dès la rentrée 2024. Le rectorat lui a réservé un bon accueil sauf qu’il n’a jamais donné suite à la demande de l’entreprise, selon Benjamin Banton. En avril dernier, une journée portes ouvertes a été organisée: trente adultes étaient inscrits, seulement dix sont venus. Pas de quoi perturber Benjamin Banton qui fait feu de tout bois.
Dans quatre boulangeries du Libournais, l’entreprise a acheté 10 000 poches à pain sur laquelle était inscrit : « Barton Lauret recrute, contactez-nous ». Au global quels résultats ? Difficile à quantifier : « Nous avons un peu moins de mal cette année à recruter des saisonniers » indique-t-il.
Reste que l’entreprise met en avant ses valeurs: les contrats des saisonniers sont valorisés par des primes (une en mai, une en juin) dès lors que les critères de qualité du travail, rendement et présence sont respectés. La prime est passée cette année de 60 à 100 € pour les saisonniers et de 80 à 150 € pour les CDI.
Le volet formation a son importance : 5500 à 6000 heures de formation sont dispensés par an pour un budget de 95 000 €. Pour les saisonniers, deux jours de formation assurés par des tuteurs (9 chefs d’équipes) se sont tenus fin avril et début mai. 120 y ont participé. L’objectif étant de leur présenter les travaux qu’ils vont effectuer, pourquoi ils le font, quel impact sur la vigne. « Souvent ce sont des marocains, des bulgares, des roumains. Ils viennent de loin. On les remercie d’avoir fait ce chemin. C’est normal qu’ils connaissent l’utilité de leur travail ».
Pour les salariés en CDI, tout nouvel embauché a un rendez-vous un mois après son arrivée avec un tuteur pour faire un point, connaitre ses besoins en termes professionnels mais aussi en termes personnels. Ce qui permet une certaine flexibilité de l’emploi. Le tout en lien avec les ressources humaines.
Face aux difficultés de la filière viticole, Banton Lauret a vu son chiffre d’affaires baisser de 8% en 2023. « Les viticulteurs font moins appel à la prestation de service. L’avenir s’annonce incertain. Nous devons consolider nos relations avec nos clients et être plus proches de leur besoin » estime Benjamin Banton.