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"En cas de forte pression, nous sommes armés" Revyvit, une bouffée d’oxygène pour lutter contre l'oïdium et le black-rot
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Protection phyto
"En cas de forte pression, nous sommes armés" Revyvit, une bouffée d’oxygène pour lutter contre l'oïdium et le black-rot

À l’heure où les produits phytosanitaires ne cessent de disparaître, l’homologation de Revyvit, de BASF, est accueillie à bras ouverts par la distribution, qui y voit une arme efficace pour lutter contre le black-rot et l’oïdium.
Par Pauline Orban Le 23 décembre 2024
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Claire Scappini, directrice du service technique et R et D du groupe Perret, dans le Var a testé Revyvit dans un programme de lutte contre l’oïdium en 2023 et 2024, deux années à forte pression, sur carignan, à la dose de 1,2 l/ha en préfloraison et en floraison et obtenu des résultats satisfaisants" - crédit photo : DR
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 Enfin un nouveau fongicide, s’exclame Claire Scappini, directrice du service technique et R & D du groupe Perret, dans le Var. Et pas un remix de molécules existantes : Revyvit est une vraie nouveauté. Cela fait deux ou trois ans que l’on n’en avait pas eu. Entre une campagne 2024 très compliquée et la conjoncture actuelle, l’annonce d’une nouvelle spécialité, homologuée à la fois contre le black-rot et l’oïdium, ne peut que réjouir les vignerons. D’autant plus que cette matière active est performante. Nous l’avons testée dans un programme de lutte contre l’oïdium en 2023 et 2024, deux années à forte pression, sur carignan, à la dose de 1,2 l/ha en préfloraison et en floraison. Nous avons obtenu des résultats très satisfaisants. »

"On compte plus de suppressions que de nouveautés"

Jean-Louis Cousinié, directeur technique Touchat SA, lui n’y croyait quasiment plus. « On attendait cette homologation depuis tellement longtemps, souffle-t-il. Alors en novembre dernier, lorsque le verdict est tombé, ç’a été un soulagement. Ces dernières années, on compte plus de suppressions de molécules que de nouveautés. Entre l’interdiction de Luna en octobre dernier et le difénoconazole qui pourrait se retrouver classé CMR d’ici à la fin de 2025, établir un programme de traitement sans CMR contre le black-rot ou l’oïdium devient un casse-tête. Contre l’oïdium, il reste le soufre, mais contre le black-rot, sans Revyvit, on risque de se trouver rapidement dans une impasse. Là, on va pouvoir aborder la campagne 2025 avec sérénité et faire des programmes avec Revyvit, Luna – même si c’est sa dernière année d’utilisation – et le difénoconazole, avant la révision de son classement toxicologique. En cas de forte pression fongique, nous sommes armés. »

Un vrai soulagement

En Champagne et en Bourgogne aussi, l’homologation de Revyvit est accueillie à bras ouverts par les distributeurs. « Il fut un temps où l’on avait deux ou trois nouveautés par an, rappelle Éric Leroux, chef de marché Compas, dans la Marne. Ce n’est plus du tout le cas, si bien que l’homologation de Revyvit relève presque du miracle. Cela va permettre d’alterner les molécules dans les programmes anti-black-rot et anti-oïdium et d’éviter d’accentuer les résistances. Aujourd’hui, les vignerons ont de moins en moins de solutions alors que les pathogènes sont de plus en plus présents. Chaque année, le black-rot gagne du terrain en Champagne. »

Grégory Guillet, directeur des ventes CAPL, en région PACA, est un peu plus réservé. « Revyvit est un produit haut de gamme, au même prix que Luna, souligne-t-il. Il faut compter 50 €/ha pour un passage à la dose maximale de 2 l/ha. C’est deux à trois fois plus cher que 5 ou 6 kg/ha de soufre mouillable à 2 €/kg. Pour maîtriser les coûts, il faudra appliquer Revyvit de préférence en début de campagne, puisque la dose dépend de la surface foliaire. Cela réduira le recours à d’autres phytos, moins onéreux, et soulagera la gestion des résistances. »

Un distributeur bourguignon confirme que le positionnement économique de Revyvit est mal perçu par certains vignerons, à l’issue de la petite vendange de 2024.

Adapter l’itinéraire

Chez Touchat SA, Jean-Louis Cousinié a d’ores et déjà prévu d’intégrer Revyvit dans deux itinéraires techniques différents. « Contre l’oïdium, nous partons sur une application en préfloraison ou post-floraison à la dose de 1,2 l/ha, détaille-t-il. Contre le black-rot, nous sommes sur une seule application en post-floraison et à la dose de 1,5 l/ha, en ciblant les cépages les plus sensibles, comme le grenache. Les vignerons vont devoir utiliser ce nouveau produit avec parcimonie et ne pas s’en servir sur attaque déclarée. Une nouvelle molécule, c’est rare, il faudra conserver au maximum son efficacité et éviter que des résistances apparaissent trop précocement. »

Pour le moment, ces distributeurs ont peu communiqué à propos de cette nouveauté auprès de leurs clients. Dans le Var, Claire Scappini rappelle que « la campagne 2024 a été rude pour les vignerons, l’heure est aux tâches hivernales dans les vignes et vu le contexte économique, ils ne sont pas prêts à commander leurs phytos pour la future campagne. On en reparlera à la fin février-début mars ». D’ici là, la nouvelle de l’homologation de cette matière active pour la viticulture conventionnelle se propagera certainement. Telle une traînée de poudre.

 

De 1 à 2 l/ha selon la surface de végétation

Homologué contre le black-rot et l’oïdium, Revyvit, de BASF, contient 75 g/l de méfentrifluconazole, une nouvelle triazole, et présente de nombreux atouts qui devraient faciliter son adoption. Ce fongicide est le premier homologué avec une dose adaptée à la surface (DAS) de végétation, allant de 1 à 2 l/ha, le maximum autorisé. BASF fournit d’ailleurs une méthode afin que chacun puisse calculer cette dose en fonction du stade végétatif de sa vigne et de la hauteur de végétation. La firme recommande de positionner son produit en encadrement de la fleur, afin de lutter contre l’oïdium et le black-rot. L’utilisation de Revyvit est limitée à une application par an contre chacune de ces maladies. Ceux qui subissent de l’oïdium et du black-rot peuvent donc faire deux traitements, les autres un seul. Classé sans CMR et assorti d’une ZNT aqua de 5 mètres, Revyvit présente un profil écotoxicologique favorable. Il tolère également les températures élevées et les UV. Son coût est de 50 €/ha pour une dose pleine de 2 l/ha.

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