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"Celui qui n’arrache pas ses vignes en friche fait preuve de mauvaise volonté"
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La chienlit
"Celui qui n’arrache pas ses vignes en friche fait preuve de mauvaise volonté"

La prolifération des vignes abandonnées excède à Bordeaux, où la mise en place d’outils contraignant à l’arrachage avance trop lentement : "ça va péter" alerte-t-on. Des dispositifs à coût zéro existent pour débloquer les blocages indique le syndicat AOC.
Par Alexandre Abellan Le 18 décembre 2024
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Les vignes en friche se définissent par le cumul de deux critères parmi les trois suivants : l’absence de taille, la présence de maladies cryptogamiques et la pousse de plantes ligneuses explique Stéphane Gabard. - crédit photo : Alexandre Abellan
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pidermique après des millésimes à forte pression mildiou, le sujet des vignes en friche n’a pas manqué d’animer la réunion de secteur de l’AOC Bordeaux ce mardi 17 décembre, à la salle des fêtes de Saint-André-et-Appelles. Président de l’Organisme de Défense et de Gestion (ODG), Stéphane Gabard, a ainsi été interpellé par des vignerons lui demandant pourquoi, alors que le sujet est évoqué depuis « 20 ou 30 ans », il n’y a toujous d’éradication possible de ces parcelles en déshérence : « la seule solution serait que le syndicat arrache et que le trésor public envoie la facture au propriétaire » lance un producteur du pays foyen.

Notant que la procédure d’arrachage administratif est lourde, Stéphane Gabard indique qu’elle permet seulement de retirer une dizaine d’hectares de vignes abandonnées par an en Gironde, où l’on estime les surfaces viticoles en friche aux alentours de 2 500 hectares. « Il y a plus de vignes qui arrivent en friches qu’il n’en sort par l’arrachage administratif » résume le président de l’ODG, qui note cependant des avancées notables pour mettre la pression sur les propriétaires de vignes à l’abandon. En attendant de pouvoir déposer une loi créant une amende administrative, une initiative girondine permet déjà de débloquer certaines situations tendues sur le terrain.

Sanctions pénales

Déclenchées par les tribunaux judiciaires de Bordeaux et de Libourne, les procédures de sanctions pénales à 5 000 € d’amende forfaitaire envoyées aux 4 propriétaires de vignes en friche de longue durée ont permis de faire arracher deux vignobles abandonnés et d’avoir l’engagement d’un troisième de détruire ses parcelles. Le quatrième n’ayant pas donné suite, il s’expose à des poursuites judiciaires, sachant que les quatre dossiers retenus pour lancer ce dispositif ciblent des propriétaires n’ayant pas de problémes financiers indique Stéphane Gabard. Alors qu’un dispositif pilote de recensement des vignes en friche se déploie en Côtes de Bourg et de Blaye (avec 98 courriers envoyés aux propriétaires identifiés), la Fédération des Grands Vins de Bordeaux (FGVB) vient d’alerter 1 200 propriétaires de vignes recensées en friche en Gironde sur les risques de poursuites qu’ils encourent.

Un arrachage à coût zéro

En la matière, « j’assume le principe de la sanction, toute proportion gardée » déclare Stéphane Gabard, notant qu’il y a deux types de friches : celles appartenant à des personnes pouvant payer un arrachage à 1 500 €/ha et celles dont les propriétaires n’ont pas les moyens. Si les premiers n’agissent pas par manque de volonté et doivent « contraint » par la menace d’une amende, les seconds peuvent être aidés : « on est capable de mettre en place un arrachage à coût zéro par le boisement et le crédit carbone. Cela ne répond pas à tous les cas de figure (petites surfaces isolées, zones urbaines…) mais il y a des outils qui existent » plaide le président d’ODG, pour qui « celui qui n’arrache pas ses vignes en friche ne le veut pas, il fait preuve de mauvaise volonté ».

Dans la salle des fêtes, les commentaires acerbes et autres expériences de friches fusent. « On n’en peut plus. Avec la deuxième vague d’arrachage sanitaire en 2025, on va avoir de nouvelles friches ce printemps : ce n’est plus possible » lance une vigneronne. « Tout ça va mal finir, j’en ai bien peur » ajoute une productrice excédée. Notant que le ras-le-bol vigneron augmente, Stéphane Gabard constate que personne n’arrive à garder son clame face à l’enchaînement des millésimes à problématique mildiou : « même quand un vigneron fait ce qu’il faut, traitant jour et nuit s’il le faut, il y a de plus en plus de cas où il nepeut plus maîtriser le milidou. Il faut réduire l’innoculum. Il faut arracher les friches. »

 

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Tous les commentaires (1)
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Renaud Le 18 décembre 2024 à 08:08:46
Évidement qu'il faut trouver une solution?. Enfin le sujet est sérieusement sur la table. Mais les propriétaires n'y sont pour rien. Ils ont déjà tout perdu. Fermage impayés, patrimoine sans valeur et terres en friches. Ils sont déjà les victimes alors c'est bien une solution que nous réclamions déjà ils y a 2 ans et pas des menaces inapropos.
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