ancé en juillet, le contrat de filière viticole de la Région Occitanie vient de valider son Acte II lors d'un vote en assemblée plénière ce jeudi 19 décembre à Montpellier. Cette deuxième étape du contrat, auquel la Région a alloué 5 millions d'euros sur trois ans, donne le top départ de quinze mesures pour la filière viti-vinicole régionale. Ces actions ont été rédigées par les différents acteurs de la filière - l'Union des entreprises vinicoles méridionales, la coopération viticole, les vignerons indépendants, le Conseil interprofessionnel des vins du Roussillon, le Conseil interprofessionnel des vins du Languedoc, Inter Rhône, Inter Oc, le Bureau national interprofessionnel des vins de l'Armagnac, et l'Interprofession des vins du Sud Ouest (IVSO) - sous l'égide de la chambre régionale d'agriculture.
Ces quinze mesures sont divisées en quatre axes. Le premier concerne des actions qui pourraient préparer l'avenir de la filière au changement climatique. Sous cet axe, nous retrouvons par exemple des actions à mener sur la thématique de l'eau, comme « optimiser les pratiques du pilotage de l'irrigation ». Le deuxième axe propose de mener des actions pour adapter le vignoble face l'urgence climatique. Dans cette partie, il est proposé notamment de mener des recherches sur la smart agriculture, pour donner aux vigneronnes et aux vignerons des aides à la décision issus de l'intelligence artificielle. Quatre coopératives seront pilotes sur cette action, dès 2025. Dans la troisième partie, les acteurs de la filière proposent des actions à mener pour collecter des données, les mutualiser et les diffuser aux opérateurs. Enfin, le dernier axe concerne la gouvernance, avec une mesure principale : la création d'un consortium qui rassemble les acteurs de la filière.


Cette action est capitale, car le consortium a un rôle à jouer dans le bon déroulement du contrat de filière. La Région avec ce contrat de filière s'engage à financer les actions, mais c'est la profession qui doit les mettre en œuvre et veiller à les mener à leur terme. « Ce sont les structures du territoire qui vont plancher, confirme René Moreno, élu régional de l'Hérault, mais aussi vigneron-coopérateur. La Région leur donne les moyens de travailler. » Et l'élu d'ajouter : « Le consortium fera un point régulièrement sur l'avancée des projets et sur le financement. »
Ainsi, en dehors de l'appel à manifestation d'intérêt lancé en juillet pour lequel la Région a mobilisé près de 120 000 euros pour trois territoires viticoles, le contrat de filière ne se traduit pas en aides directes vers des territoires spécifiques. Ce contrat de filière est davantage un financement dirigé vers l'ensemble de la filière occitane pour lui permettre d'innover. « Les actions que l'on met en place c'est pour préparer l'avenir, insiste Jean-Louis Cazaubon, élu régional vice-président à viticulture. Il faut trouver des cépages résistants aux maladies, à la sécheresse, aux températures élevées. Chez nous, la viticulture de demain se prépare dans nos laboratoires de recherches dans le Tarn et dans le Gard. »
Côté vigneron, on se réjouit de ce travail collégial. « Cela a été porté par la chambre régionale d'agriculture et les deux bassins. Il y a eu de la réflexion et de la mise en commun des moyens », insiste Christophe Bou, co-président de l'IVSO. Résultat, le contrat est « agile, pour coller au plus près de nos préoccupations tout en tenant compte de notre ADN et nos spécificités », salue-t-il.
Ce contrat doit enclencher « un effet levier », prévient Ludovic Roux, président des vignerons coopérateurs d'Occiantie. « Derrière, cela doit permettre un meilleur ciblage des investissements ».