achez ce vin que l'on ne saurait voir… Nouvelle tartuferie hygiéniste avec les publications de la cellule investigation de Radio France s’émouvant d’influences de la filière sur les députés, sénateurs, ministres... Des élus qui défendent la culture du vin face aux visions hygiénistes de taxes comportementales ou d’interdiction de communication ? Bon sang, mais c’est bien sûr le lobby du vin ! Comment imaginer des élus et représentants de territoires qui pourraient avoir à cœur de défendre viscéralement les produits et savoir-faire de leurs circonscriptions ? Comme si spontanément un député normand protégeait l’élevage bovin ou qu’un sénateur guadeloupéen défendait les bananeraies… Ça n’existe pas voyons, ça ne peut qu’être l’action des lobbies du camembert et de la banane !
Témoignant moins d'investigation que d’immersion dans la psyché hygiéniste (s’il était tout puissant politiquement, le lobby du vin aurait déjà obtenu les aides d’urgence demandées depuis des années… la crise viticole et la déconsommation n’entrant pas dans la vision du monde des anti-alcools), l’émission de Radio France s’inscrit dans la campagne de dénormalisation de la consommation de boissons alcoolisées que mènent des associations comme Addictions France (ex-ANPAA). Une communication ciblant des moments précis de l’année : la charge contre les relais politiques du vin dans le Monde arrivait juste avant l’examen d’amendements proposant un prix minimum, des hausses de la fiscalité et des taxes sur les publicités des boissons alcoolisées. Les publications de Radio France arrivent avant les fêtes de fin d’année et le Janvier Sec/Dry January. Et l’on sent en cette période le désir de faire de la consommation d’alcool en général et de vin en particulier une anomalie archaïque aussi néfaste que le tabac et la cigarette.
Que la consommation soit modérée ou pas, peu importe pour ces contempteurs hygiénistes. On le voit bien sur le nouveau site d’Alcool-info-service.fr, plateforme de Santé Publique France (agence nationale dépendant du ministère de la Santé) qui vient de changer de look, mais pas de discours. Prônant que « l’idéal reste bien sûr de ne pas consommer d’alcool du tout » car « moins vous buvez, mieux c’est pour votre santé », le site estime que « comme pour tous les alcools, boire régulièrement du vin, même en petites quantités, augmente le risque de cancer, d’hypertension artérielle, de trouble du rythme cardiaque et d’AVC hémorragique » et que « pour protéger votre cœur, il existe d’autres moyens plus efficaces et sans risque pour votre santé : avoir une activité physique régulière et une alimentation saine et équilibrée, arrêter de fumer, etc. » Si l’alcool a des effets indéniables sur les risques de cancers, le vin a aussi des effets positifs sur la santé (physique et psychique) : tout est question de modération, la dose faisant le poison. Un juste milieu entre bénéfices et risques qui demande de l’éducation et de la raison, mais pour les hygiénistes, évoquer cette distinction revient à chercher une différence entre bon et mauvais chasseur… Les contempteurs du vin oublient juste que la vie est une maladie sexuellement transmissible qu’il appartient à chacun de vivre au pain sec et à l’eau ou avec un accord mets et vin ponctuellement (pas plus de 2 verres par jour et pas tous les jours, évidemment).