lors que la crise viticole fait passer au second plan le défi du renouvellement des générations dans le vignoble, « il ne faut pas rater une génération » prévient Ludovic Aventin, le fondateur de la plateforme d’investissement participatif Terra Hominis (4 000 associés) qui a ajouté une nouvelle corde à son arc d’aide à l’installation avec l’association Vignerons Demain qu’il préside (sans qu’il y ait obligation d’adhésion, comme il ne peut avoir de nouveaux vignerons installés par Terra Hominis dans le voisinage immédiat d’un vignoble déjà adhérent). Pour Ludovic Aventin, l’enjeu est clair : il faut faire de l’installation non plus un sport individuel mais collectif. Réunissant 122 membres dans toute la France depuis son lancement fin 2022, l’association loi 1901 a accompagné l’installation d’une dizaine de domaines viticoles. L’idée étant de structurer le réseau en permettant à ceux butant sur une problématique de partager leurs questions à d’autres étant déjà passés par là : un groupe Whatsapp permettant échange et entraide.
« On dit que l’installation peut être un parcours du combattant. Ça peut parfois être très dur, surtout si les porteurs de projet sont blackboulés et peuvent être désespérés face aux nombreux interlocuteurs (SAFER, chambre d’agriculture, douanes…) » esquisse Thierry Loscos, l’animateur de Vignerons Demain. Ayant le soutien des SAFER d’Occitanie, de Nouvelle Aquitaine et d’Auvergne Rhône Alpes, l’association permet de mettre en relation des vignerons cédant leurs domaines/parcelles avec des porteurs de projet d’installation ayant la technicité et des investisseurs ayant des fonds disponibles. Une forme d’incubation qui permet d’« accélérer la maturation des projets et de prendre conscience des enjeux » note Thierry Loscos.


Tenant chaque mois une visioconférence sur un sujet différent (comme le retour d’expérience sur « trois années de conneries » à ne pas reproduire d’un néo-vigneron), l’association a proposé à cette occasion la mise au point par un banquier sur la réalité financière des domaines viticoles. « Ça peut faire peur » reconnait Ludovic Aventin, pointant qu’« être vigneron, c’est être chef d’entreprise. Ça peut faire peur tellement il y a de choses à faire. Il vaut mieux anticiper les faiblesses d’un projet avant de le lancer. »
Avec son association, Ludovic Aventin précise ne pas être « dans le romantisme » de l’installation, mais « dans le concret et la réalité », avec son « parler vrai ». Pour lui, « il y a un avenir dans le vignoble en étant chef d’entreprise dans le vignoble. Savoir faire le vin c’est une chose, mais il faut aussi gérer une entreprise et ses stratégies de prix, de logistique… »