'est un projet qui réunit Côte-rôtie et Condrieu, Saint-Joseph, l'Hermitage, Crozes, Cornas et Saint Peray – sans oublier Château-Grillet. Ces huit appellations des Côtes du Rhône souhaitent faire inscrire le "Rhône des Côtes" au patrimoine mondial de l'Unesco. Soit une bande de 60 km le long du fleuve entre Vienne et Valence.
L'idée partie de la maison Delas en 2019 a embarqué toute la filière. « Cette démarche agglomère et concrétise des réflexions que certaines appellation avaient eu par le passé, sans aller au bout », retrace Jacques Grange, directeur technique de la maison Delas, qui chapeaute le comité de pilotage de la démarche. « Nous détenons un patrimoine assez unique, où la viticulture est présente depuis plus de 2 000 ans. Elle a permis à ces coteaux de perdurer pendant des siècles, mais elle aurait pu disparaître avec l'industrialisation de la vallée du Rhône. Nous avons un devoir de le protéger afin de le transmettre. L'inscription est une façon de poser des garde-fous pour résister aux différentes pressions. »


La candidature du territoire repose sur deux piliers : le Rhône, fleuve qui a façonné les paysages et permis le développement des échanges et activités économiques, et la syrah, originaire de ce bassin d'où elle a rayonné au plan international et qui a montré sa résilience à travers les siècles. C'est donc sous le terme de « territoire de tradition, de diversité et d'adaptation au changement » que se présente le Rhône des Côtes. « La filière viti-vinicole porte le projet car elle est un élément fort et liant de ce territoire éclaté sur cinq départements, et les collectivités locales en sont conscientes, reprend Jacques Grange. Cette démarche va aussi remettre du liant entre le monde viticole et le monde urbain et périurbain. »
Depuis l'émergence de l'idée jusqu'à l'inscription, le parcours total pourrait s'étendre sur une dizaine d'années. Si le comité de pilotage s'autorise maintenant à en parler, c'est qu'il a acquis la conviction que « les planètes sont bien alignées pour qu'il aboutisse ». La prochaine étape sera l'élaboration d'un dossier pour l'inscription sur la liste indicative française.