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70 ha de vignes en friche récupérées dans le Nantais
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Gestion pas commune, mais communale
70 ha de vignes en friche récupérées dans le Nantais

Aux abords de Nantes, le commune de Vertou a mis en place depuis 2020 un « guichet » pour accompagner agriculteurs et vignerons et prévenir la multiplication des friches, dans un vignoble nantais qui ne cesse de rétrécir.
Par Julie Reux Le 25 octobre 2024
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70 ha de vignes en friche récupérées dans le Nantais
Fantômes, les vignes abandonnées hantent la filière. - crédit photo : Julie Reux
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es friches agricoles et viticoles, la commune de Vertou connaît bien le sujet. Cette commune périurbaine de la métropole nantaise, porte d’entrée vers le vignoble du muscadet, compte 26000 habitants, 25 sièges d’exploitations dont 9 viticoles, et 900 hectares de SAU. Dont « 208 hectares de friches installées de plus de 5 ans, essentiellement des anciennes vignes, décrit Lydie Nogue, adjointe de Vertou du développement local. Avec parfois des situations catastrophiques, parce qu’il y a 10 ou 15 ans, ils laissaient la vigne en l’état, avec les piquets et les fils. » Le vignoble nantais est passé de 15500 ha en 1990 à 7500 aujourd’hui, et la décrue continue.

S’y ajoutent des parcelles anciennement en vignes et toujours en AOP, mais portant aujourd’hui une autre culture, des parcelles simplement « entretenues » et des friches abandonnées depuis moins de quatre ans. Et enfin, les parcelles cultivées par des agriculteurs ou vignerons proches de la retraite, et à surveiller. « On s’est constitué une échelle, pour adapter la stratégie », explique l’élue.

Un guichet à la mairie pour les agriculteurs

Mais la stratégie va au-delà du diagnostic. Dans le sillon d’une politique agricole métropolitaine très engagée, Vertou a pris le dossier « foncier » à bras le corps depuis 2019. La stratégie s’est concrétisée avec l’embauche, en 2020, de Louison Bernard, chargé à temps plein « d’accompagner les agriculteurs ». « On ne se substitue pas aux professionnels. Mais on les aide et on fait le lien », détaille Louison Bernard. « Au début, ils étaient méfiants. Mais aujourd’hui, je suis devenu un genre de guichet, quelqu’un qu’ils peuvent appeler pour trouver des infos. »

La première étape a consisté à rendre visite, un par un, à chacun des exploitants pour « écouter leurs besoins ». Un groupe de travail s’est constitué, qui se réunit une à deux fois par an. « C’est simple, pas d’usine à gaz, on se parle et ça fonctionne », résume Cécile Perraud, vigneronne du domaine des Trois Toits. « En tout cas, maintenant on se connaît tous, ça fluidifie les choses. »

L’atout proximité

La commune met aussi tout son poids dans la balance pour réunir les propriétaires. « Ça prend un temps fou, décrit Lydie Nogue. On ne dit à personne ‘il faut vendre’. Mais les choses sont dites clairement. On explique que le PLUm (plan local d’urbanisme métropolitain) est très clair, et que leurs terrains ne deviendront jamais constructibles. On fait intervenir les notaires, pour attester de la valeur du foncier. On explique les responsabilités des propriétaires, le coût d’un défrichage, les aides possibles. On explique également comment fonctionne un bail agricole, qu’une parcelle entretenue, ce n’est pas rien même si ça rapporte peu. » Et souvent, « on voit des gens hostiles revenir, parfois un an plus tard. » La commune a déjà réussi à remettre près de 70ha de friches en production.

Le groupe de travail est aussi une cellule de veille, à l’affût des signes d’arrachage ou d’abandon, une surveillance facilitée par la proximité. Un travail de dentelle, reconnaissent l’élue et le conseiller. « Mais avant cela, on ne savait même pas ce qui se passait sur les terres agricoles, alors que c’est 75 % du ban communal ! »

Avec le temps, la commune a aussi appris à prioriser les dossiers. « Les friches de plus 5 ou 6 ans, on ne s’en occupe plus. C’est trop coûteux, résume Lydie Nogue. Et finalement, ces zones réensauvagées ont aussi un intérêt. On se concentre sur les friches qui vont le devenir, le plut tôt possible. »

Toutes les communes du vignoble nantais sont confrontées aux mêmes problématiques, mais aucune autre n’a mis en place un service dédié, selon nos informations. Certaines ont toutefois signé des partenariats avec l’association Terres en Vie, qui fait peu ou prou la même chose avec des bénévoles, en créant des liens avec des jeunes néo-agriculteurs en quête de terres.

 

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VignerondeRions Le 29 octobre 2024 à 08:25:14
"ces zones réensauvagées ont aussi un intérêt." Oui celui de faire des réservoirs à maladie (flavescence par exemple, parole de GDON) pour les voisins qui essaient de continuer leur activité ... Mais forcément quand on ne joue pas sa paye ou l'intégralité de son patrimoine (habitation, etc) sur ses décisions c'est un peu faussé. La démarche peut être noble, mais l'approche est biaisée.
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