auvaise surprise ! A la fin de l’été, l’Agence nationale de sécurité sanitaire (Anses) a retiré l’autorisation de mise sur le marché (AMM) de l’antimilidou Mildicut associant la cyazofamide à action de contact et du disodium phosphonate à action translaminaire et systémique.
Le produit ne pourra plus être vendu après le 28 février 2025, et les vignerons devront cesser de l’utiliser après le 28 février 2026.
Certis Belchim et son partenaire ISK Biosciences Europe NV, actionnaire et détenteur de l’AMM du Mildicut, ne comptent pas en rester là et ont déjà déposé des recours devant le tribunal administratif, « sur la base d’arguments et d’études solides », indique Agnès Gauliard-Demaldent, responsable du pôle marché de Certis Belchim.
N’ayant pour l’heure pas d’informations relatives aux délais de ces démarches, la firme espère que ses recours devant « porteront les spécificités françaises » et lui permettront « de proposer des utilisations à long terme de Mildicut ».
L’Anses estime que le Mildicut présente un risque d’effet nocif pour le travailleur, en lien avec les valeurs d'absorption cutanée. Pour Eric Chantelot, expert national en protection des plantes pour l’Institut français de la vigne et du vin (IFV), « l’Agence a semble-t-il* commis une erreur en évaluant une demande de renouvellement d’autorisation d’AMM pour deux applications par an, alors qu’en France et dans les autres pays européens, hormis en Roumanie, Certis Belchim demandait une seule application, conformément à ce qui se pratique depuis plusieurs années ».
Le retrait du Mildicut ne sort pas la cyazofamide de la pharmacopée. Le produit Videryo F en contient. « Mais il contient aussi du folpel, classé cancérogène, mutagène ou reprotoxique (CMR) de catégorie 2 » rappelle l’expert. Un problème pour les vignerons engagés dans des cahiers des charges où les CMR sont réglementés ou interdits (HVE, Terra Vitis). Par la voix de son président Bernard Farges, le Comité national des interprofessions des vins à appellation d'origine et à indication géographique (CNIV) indique soutenir les recours de Certis Belchim devant la Justice.
*: A ce jour, l’Anses n’a pas répondu aux sollicitations de Vitisphere.