a Champagne se savait attendue par les médias et l’administration, pour ces vendanges 2024. En amont, au mois de juin, le plan Ensemble pour les vendanges avait été présenté à l’ensemble des acteurs de la filière. « Suite aux événements dramatiques de la dernière vendange, nous sonnons la mobilisation générale pour mener une réflexion sur l’organisation des prochaines vendanges, avait alors précisé Maxime Toubart. Un groupe interprofessionnel dédié a conduit et animé plus de cent réunions depuis l’automne dernier. Il a réfléchi sur quatre chantiers prioritaires : le recrutement, les conditions de santé et de sécurité au travail, l’hébergement et la prestation de services ».
La création de la plateforme VitiArgos avait pour but de recenser les prestataires sérieux. Si ces vendanges se sont globalement mieux passées que celles de 2023, les pouvoirs publics ont néanmoins dû faire évacuer quatre hébergements collectifs jugés insalubres, avec quatre arrêtés de fermeture (deux à Avize, un à Bisseuil et un à Soulières) « suite à des constats de non-conformité par l'inspection du travail d'hébergements mis à disposition des travailleurs par l'employeur » indique la préfecture, précisant que les employeurs concernés « sont essentiellement des prestataires ». La préfecture ajoute que « le constat dégagé fait ressortir que des efforts ont été faits par la profession pour améliorer les propositions d'hébergements et trouver des solutions moins éloignées des vignes et plus qualitatives ».


Interrogé sur les quatre fermetures, le Comité Champagne souligne que « pour chaque situation, les autorités, les services de l’Inspection du travail ainsi que le Comité Champagne se sont mobilisés pour trouver des solutions de relogement et assurer le bon respect de la sécurité et la santé des travailleurs saisonniers. Notre obsession à tous a d’abord été de procéder au relogement des travailleurs saisonniers. Dans un second temps, les autorités évalueront la responsabilité et les sanctions encourues par les opérateurs défaillants ».
La CGT Champagne, avait elle aussi choisi d’être très présente sur le terrain. Deux caravanes CGT ont sillonné le vignoble pour distribuer des flyers informant les vendangeurs de leurs droits, traduits en huit langues. « Les vendanges 2024 se sont mieux passées que celles de 2023, grâce à la pression que nous avons mise sur la filière, estime José Blanco, secrétaire général de la CGT Champagne. Il y a encore eu des situations de logement inadmissibles. Certaines ont été réglées avant l’arrivée de l’inspection du travail. On estime qu’il y a eu une dizaine d’endroits où les conditions étaient indignes ». Pour ce syndicat, seule une obligation inscrite dans le cahier des charges de l’AOC de respecter les conditions de travail des saisonniers, sur le logement, le salaire, et la sécurité, pourra faire bouger les lignes.
La préfecture annonce que « le travail initié en 2024 devra être poursuivi pour préparer les prochaines vendanges, une réunion permettra prochainement de tirer les enseignements de la vendange 2023 et d'entamer la poursuite de ce travail ».