l faut emprunter le « chemin des Crayères » pour se rendre compte de la transformation du site de la maison rémoise. Face aux bâtiments historiques, le visiteur arrive devant le nouveau pavillon Nicolas Ruinart imaginé par l’architecte japonais Sou Fujimoto est fait de pierre couleur champagne, de bois, et de verre. Avec son toit courbé et son grand espace vitré, ce bâtiment ultramoderne raconte un autre chapitre de la maison Ruinart créée en 1729.
Car jusqu’ici, « la plus ancienne maison de champagne », nichée sur la Colline Saint-Nicaise, dont les Crayères sont inscrites au patrimoine mondial de l’UNESCO, réservait plutôt ses visites à des petits groupes et organisait des dégustations aux « ami.es de la maison ».
À l’intérieur du pavillon, un bar où l’on retrouve des cuvées de la maison champenoise (mais pas que), des propositions d’assiettes à grignoter, une cave réfrigérée « comme un carrousel » qui renferme des bouteilles uniquement disponibles sur place, des salons privés, une boutique, une cave secrète avec de vieux millésimes, et une terrasse pour les beaux jours.
À l’extérieur, le parc de 5000m2 créé par le paysagiste Christophe Gautrand est ouvert à tous, en accès libre. Il propose une déambulation artistique et méditative réunissant une vingtaine d'œuvres d’artistes engagé-es ayant entamé une collaboration avec Ruinart, dont le point commun est de « relier l’art à la nature en interpellant sur l’état du monde ».
« Nous travaillons également avec les structures culturelles locales pour composer un calendrier de représentations qui vont rythmer les saisons, l’idée c’est que ce site intimement connecté à l’art devienne un lieu de vie », confirme Caroline Carton, responsable des projets culturels pour Ruinart.
La maison champenoise fait part de la volonté d’ouverture. « Il est vrai que le site tel qu’il était conçu arrivait à saturation, l’idée avec ce nouveau parcours et cette nouvelle scénographie, c’est de doubler notre capacité d’accueil. Là où on recevait 25 000 personnes par an, l'idée serait de doubler d’ici à 2 ans », confie Frédéric Dufour, directeur général du champagne Ruinart.
Avec une ouverture prévue ce 4 octobre au public, Ruinart confirme, comme d’autres maisons avant elle (Taittinger, Perrier-Jouët..) la nécessité et le besoin de se réinventer en ouvrant plus largement ses portes. Surtout, elle s’inscrit, à Reims, dans le cadre de nouvelles destinations oenotouristiques majeures à l'instar de Thiénot, qui a engagé depuis deux ans, des travaux au sein de son site dans la capitale des sacres et devrait ouvrir en 2025.