es élections législatives anticipées à l’attente d’un nouveau gouvernement, les travaux parlementaires ont connu une vacance allant de juin à septembre. « La commission des affaires économiques compte bien rattraper le temps perdu » lance ce 18 septembre* son président, l’alors député Antoine Armand (Haute-Savoie, Ensemble Pour la République), depuis devenu ministre de l’Economie (nommé ce samedi 21 septembre). Le nouveau locataire de Bercy annonçait alors deux relances de travaux parlementaires interrompus par la dissolution de l’Assemblée nationale : « la mission d’information sur la filière viti-vinicole, ainsi que la mission d’évaluation de la loi du 18 octobre 2021, dite "Egalim 2" sur la formation des prix et des revenus agricoles et sur une potentielle évolution du cadre législatif et réglementaire ».
Pour "la mission d’information sur les stratégies de marché de la filière vitivinicole", sont nommés comme rapporteurs les député Sylvain Carrière (Hérault, LFI-NFP) et Sandra Marsaud (Charente, EPR). Contactée, cette dernière préfère attendre le lancement de la mission pour s’exprimer. Déjà rapporteur de la mission originelle (à l’époque avec le député champenois Éric Girardin), le député Sylvain Carrière explique que « la mission est réinscrite pour être terminée. On doit la reprendre, même si tout n’est pas perdu, pour élaborer un rapport d’ici la fin d’année. » Si le rapport initial devait paraître en septembre/octobre, il reste encore une vingtaine d’auditions à réaliser au palais Bourbon et des visites à mener sur le terrain.


Si « le constat était alarmant avant l’été », la petite vendange 2024 va accentuer la crise économique du vignoble relève Sylvain Carrière, notant dans les précédentes auditions le besoin d’adaptation du vignoble au changement climatique, mais aussi aux demandes des consommateurs.
* : Les députés recevaient en audition Arnaud Rousseau, le président de la Fédération nationale des syndicats d’exploitants agricoles (FNSEA), qui estimait que « le secteur viticole est actuellement l’un des plus touchés par la crise, même si toutes les régions ne sont pas confrontées aux mêmes problèmes ». Évoquant le besoin stratégique d’outils d’arrachage, le céréalier de Trocy-en-Multien (Seine-et-Marne) évoque la réticence des membres de son syndicat face au cap du tout-premium : « nous sommes assez méfiants quant à l’idée d’une montée en gamme, car nous voulons pouvoir irriguer l’ensemble des gammes, qu’il s’agisse de l’entrée de gamme, du cœur de gamme ou du haut de gamme. Pour avoir, en effet, abandonné l’entrée de gamme, nous nous sommes fait tailler des croupières, notamment par les vins espagnols, et nous avons besoin de reprendre l’ensemble des marchés. »