ans un communiqué publié conjointement par le ministre de l’Agriculture et de la Pêche, José Manuel Fernandes, et le ministre d’Etat aux Finances, Joaquim Miranda Sarmento, le gouvernement portugais annonce la signature d’une ordonnance créant une ligne de crédit à taux bonifiés (100 %) afin de venir en aide aux coopératives et entreprises de transformation du raisin en vin. « Il s’agit d’une mesure très importante qui sert à soutenir nos viticulteurs » a assuré José Manuel Fernandes. « Les coopératives et les entreprises ne recevront via cette ligne de crédit que le montant équivalent aux paiements qu’elles effectuent aux producteurs de raisin. La campagne 2023 est également éligible, ce qui permet de régulariser les retards de paiement aux producteurs de raisin. Dans le même temps, les coopératives et les entreprises bénéficieront d’un allègement des coûts de trésorerie résultant des sommes dues aux producteurs de raisins ».
Mesures d’urgence et prospectivesCette décision fait partie du plan stratégique du gouvernement pour « répondre à la situation actuelle de déséquilibre du marché créé par les stocks excédentaires de vins rouges au Portugal ». D’autres mesures ont déjà été mises en œuvre au cours des derniers mois, parmi lesquelles la mise en œuvre de la distillation de crise pour un budget total de 18,5 millions d’euros dont 15 millions € du budget de l’Union Européenne. Dans le cadre de la reprogrammation du plan stratégique de la Politique Agricole Commune 2023-2027 (PEPAC), le gouvernement portugais a également inclus la vendange en vert ainsi qu’un budget de 14,2 millions € pour la communication et la promotion des vins portugais pour renforcer les exportations. Les autorisations de plantation qui arrivaient à échéance en 2024 et en 2025 seront par ailleurs prolongées pendant trois années supplémentaires. Le gouvernement entend également redoubler d’efforts pour faire supprimer des barrières douanières dans certains pays susceptibles d’offrir de nouvelles opportunités aux exportateurs.
Restrictions sur les vins importés
Parallèlement à ces initiatives, le gouvernement portugais souhaite lutter contre des sources de perturbations extérieures, et notamment les importations de vins espagnols en vrac. En mai, l’entrée de raisins et de moûts a été interdite dans la région délimitée du Douro. Désormais, est annoncée une révision de la législation concernant l’étiquetage afin de clarifier l’origine des vins et de « garantir une meilleure information aux consommateurs sur la provenance des vins qu’ils consomment ». Enfin, la mise en œuvre de modèles d’inspection plus efficaces visera à « contrôler le flux et le transport du vin au Portugal ».
En juin dernier, Antonio Mendes, le président de Fenadegas qui représente 45 caves coopératives avec plus de 18 000 vignerons pour près de 30 000 hectares en production, a affirmé qu’il y avait des stocks excédentaires totalisant 1,2 million d’hectolitres. Rappelons que pour 2024, les dernières prévisions de récolte font état d’une production de 6,9 millions d’hectolitres, en baisse de 8 % par rapport à l’an dernier.