a cave de la Bastide de Blacailloux, propriété de 110 hectares située à Tourves (Var, dans l’aire d’appellation des Coteaux-Varois-en-Provence), a investi dans une serre qui filtre ses effluents grâce à des plantes spécifiques cultivées en aquaponie. Un procédé novateur et inédit en viticulture. « La protection de l’environnement est une préoccupation forte au sein de notre domaine, souligne Wladimir Holobinka, maître de chai. Il est conduit en bio et bénéficie de la certification Haute Valeur Environnementale (HVE). Au-delà des labels, nous travaillons sur de nombreux autres sujets qui contribuent à la protection de l’environnement. Pour le nettoyage, nous utilisons ainsi un générateur de vapeur qui permet de se passer de détergent. Nous avons par ailleurs réduit notre gamme de bouteilles à deux modèles, nos étiquettes sont éco-conçues et les cartons d’expédition en papier recyclé. »
Aussi, il y a deux ans, quand la famille Chamoin propriétaire du domaine a lancé un programme de rénovation et de réaménagement de ces installations, la décision a été prise de tester un nouveau mode de gestion des effluents. « Pour réaliser nos opérations de nettoyage, nous utilisons de l’eau. Malheureusement, à l’endroit où nous sommes nous ne pouvons pas être connecté au tout à l’égout, enchaîne l’œnologue. Il était important de ne plus pratiquer le pompage de nos effluents dans des cuves et de les épandre dans des terrains. Nous avons donc cherché un moyen de retraiter l’eau avec l’ambition de pouvoir la réutiliser. » La serre aquaponique proposée par la société Azuvia a remporté la mise.
Les effluents ruissellent dans des caniveaux et convergent dans une cuve où ils sont ensuite pompés et envoyés dans le système de traitement. « Les effluents passent dans des plantes dites phyto-épuratrices cultivées en hors-sols et en étage, expose Wladimir Holobinka. Il y a une quinzaine d’espèces différentes dont le papyrus nain, l’iris des marais, le jonc commun…. Leur rôle est de capter la matière minérale et d’être des hôtes pour les bactéries et digérer les boues produites par ces bactéries. À l’arrivée, l’eau est filtrée. » Le système peut traiter 3 000 litres d’effluents par jour. Si les eaux sont peu chargées, cette capacité est deux fois supérieure. Il fonctionne depuis l’an passé sur le domaine. « Aujourd’hui, cette eau est utilisée pour irriguer les plantiers et une partie de nos espaces verts, précise Wladimir Holobinka. À terme, nous envisageons de nous en servir pour un potager. » La serre, qui est par ailleurs en métal et recouverte de panneaux verre s’intègre dans le paysage. « Nous l’avons également choisie pour aspect esthétique, indique le responsable. Elle peut aussi se visiter. »