a SAQ devient le seul monopole nord-américain à adhérer à cette feuille de route, initiée en 2022 par Systembolaget (Suède), Alko (Finlande), Vinmonopolet (Norvège), Vínbúoin (Islande) et Rúsdrekkasøla Landsins (Iles Féroé). Pour atteindre d’ici 2030 la réduction de 50 % de leur empreinte carbone – objectif visé par ce plan d’action – les monopoles nordiques interviennent sur l’ensemble de la chaîne de valeur. La diminution de l’utilisation de bouteilles en verre lourdes, l’optimisation des packagings à faibles émissions de carbone, de matériaux recyclés et recyclables, l’élimination des packagings superflus, l’encouragement de produits et de techniques durables, et la mise en œuvre des meilleures pratiques pour favoriser le transport économe en énergie et bas carbone, sont autant d’actions prévus dans cette feuille de route.
La SAQ travaille à la réduction de l’empreinte environnementale liée à ses activités depuis plusieurs décennies déjà. Premier commerce de détail au Québec à retirer ses sacs en plastique et en papier à usage unique en 2009, le monopole québécois a multiplié les initiatives ces dernières années pour renforcer sa politique environnementale, et atteindre l'objectif de zéro émission de gaz à effet de serre d’ici 2040. Depuis 2012, elle prône l’utilisation de bouteilles en verre allégé, à telle enseigne que désormais plus de 90 % des vins courants et de spécialité en approvisionnement continu vendus à 25 CAD (soit environ 17 euros) ou moins sont commercialisés en contenants de verre allégé. Prochaine étape : l’entrée en application en mars 2025 de la phase deux de la modernisation de la consigne, qui s’appliquera dès lors aux bouteilles en verre, aux côtés des bouteilles en plastique et de carton multicouche. Notons que depuis novembre 2023, toutes les boissons en canette de 100 millilitres à 2 litres sont consignées.
Un processus initié il y a deux ansMême si le mandat du monopole québécois diffère de celui de ses homologues nordiques, la SAQ visait à rejoindre ses pairs pour renforcer ses engagements, et influencer le secteur de manière à « adopter de meilleures pratiques environnementales », explique un porte-parole de la société à Vitisphere. « Depuis deux ans, nous étions en communication régulièrement avec chacun d'entre eux pour discuter des approches à privilégier auprès des fournisseurs, des actions à prioriser, des retombées souhaitées, de nos succès et des leurs. Lorsque nous avons appris que les cinq monopoles s’étaient unis pour augmenter leur influence auprès de l’industrie, nous les avons approchés pour voir comment on pouvait se joindre à l'initiative : nos objectifs et plans d’action étaient déjà alignés, il était donc tout naturel d’adresser nos intentions d’une même voix ! » poursuit la SAQ. Selon cette dernière, l‘International Alcohol Monopolies Environmental Roadmap est au diapason de son propre Plan d’action de développement durable 2023-2028 et son Plan stratégique 2024-2026, et s’inscrit ainsi dans la « continuité de nos efforts concrets et ambitieux déjà en place ».
Concrètement, la SAQ estime que cette alliance « est un atout pour avoir un plus grand impact sur l’industrie et faire évoluer les pratiques plus rapidement. L’uniformisation de certaines exigences pourront mener plus rapidement à l’adhésion aux changements souhaités ». Une volonté qui pourrait sonner comme un coup de semonce pour les fournisseurs des monopoles, mais qui pourrait s’accompagner d’une plus grande harmonisation des exigences, et peut-être réduire certains coûts engendrés par des obligations disparates. Le monopole québécois entend de son côté accroître son offre de produits conditionnés en contenants écoresponsables (verre allégé et contenants alternatifs écoresponsables), développer davantage son choix de produits certifiés écoresponsables (bio, biodynamie, développement durable, pratiques socialement responsables et équitables certifiés par un label reconnu par la SAQ), continuer à réduire les suremballages, favoriser l’écoconception et optimiser la palettisation pour réduire les émissions liées au transport international. La société souhaite aussi encourager l’adhésion d’autres monopoles nord-américains à la feuille de route environnementale internationale, « pour élargir la portée de nos gestes ».