ivre et laisser mûrir, enfin ! Avec la véraison qui se déploie actuellement dans le vignoble, on entend de premiers soupirs de soulagement : la saison éprouvante touche pour de plus en plus de vignerons à sa fin, après des semaines de gestion d’excès d’eau et de mildiou, mais aussi de gel, de grêle, de rot-brun ou d’oïdium selon les zones… 2024, un vrai millésime de vignerons et vigneronnes, aussi opiniâtres que tenaces face au tourbillon des multiples vents contraires. Ne reste plus pour eux qu’à se préparer aux vendanges, en veillant sur les maturités et en espérant éviter le rot brun, l'oïdium, le Botrytis, ou le coup de chaud et autre stress hydrique. Une attente de maturité des raisins qui se double d’un espoir de maturation de la raison politique. « Dis ! Quand reviendras-tu ? Dis ! Au moins le sais-tu ? Que tout le temps qui passe, ne se rattrape guère... Que tout le temps perdu, ne se rattrape plus ! » pourrait lancer la filière vin, sur un air de Barbara, à la promesse de soutien du gouvernement, des pouvoirs publics et des candidats aux dernières élections, alors que les préoccupations de la filière vin sont déjà plus que mures.
En ébullition depuis des semaines, les parlementaires semblent avoir oublié la colère qui s’est levée en début d’année dans le monde agricole en général. Et celui viticole en particulier. Si les administrations semblent continuer à travailler sur les sujets chauds de la simplification (pour dégraisser la surcharge déclarative transférée aux opérateurs) ou de la rémunération (des indicateurs interprofessionnels aux organisations de producteurs… Bref un nouvel Egalim), les jours, semaines et mois se suivent sans grandes avancées concrètes. Le surplace de la guerre d’opposition dénotant face aux sujets consensuels que sont la simplification administrative ou la juste rémunération du travail agricole. Le temps est compté, l’après-vendange pouvant devenir explosif. Et l’impatience pouvant faire basculer le surmûri ou le confituré dans le rabougri, le pourri... Après la récolte, le bourru pourrait rapidement virer à l'aigre.