out juste élu député de la cinquième circonscription du Gard (dans le groupe politique À Droite d’Éric Ciotti), Alexandre Allegret-Pilot est épinglé par une enquête du Monde et ciblé par une enquête du ministère de l’Économie pour avoir validé un prêt de 1,3 millions d’euros pour une société viticole sans existence : Vitis Gallica. Chef de la mission de restructuration des entreprises à Bercy, Alexandre Allegret-Pilot a signé l’arrêté du 5 juillet dernier transformant l’aide de 1,3 million € de la société savoyarde « MBH SAMU, fragilisée par l'agression de la Russie contre l'Ukraine » en « une aide au soutien de la trésorerie de la société VITIS GALLICA ». Problème, cette société n’a pas d’existence... En conséquence, un arrêté a abrogé cette aide le 10 juillet.
Continuant ses investigations, Le Monde dévoile ce 18 juillet que « le ministère de l’Économie a lancé une enquête interne pour percer le mystère des agissements de cet homme de 35 ans, en poste jusqu’au 7 juillet » à Bercy. « Même en l'absence de préjudice financier, les premières investigations internes ont fait apparaître des agissements justifiant d'être portés à la connaissance du procureur de la République au titre de l'article 40 du Code de procédure pénale » précise le ministère à Europe 1, ajoutant qu’« il n'appartient pas aux services du ministère d'effectuer avec certitude la qualification pénale des faits et le parquet décidera des suites à donner à cette saisine ».


Se défendant de toute action répréhensible, Alexandre Allegret-Pilot « jure avoir agi sur ordre du pouvoir, invoquant des consignes du ministre, Bruno Le Maire, et du [président de la République] Emmanuel Macron en personne » rapporte Le Monde. Des déclarations rejetées par Bercy. Et sapées par l’enquête du quotidien, rapportant que le député avait pour objectif « d'abuser un vigneron en détresse », le domaine clos de Bierle dans le vignoble de Bugey (Ain), pour qui Alexandre Allegret-Pilot avait déjà signé un arrêté accordant un prêt de 500 000 € le 22 décembre 2023, en échange de la cession de son domaine. Avec le nouveau prêt de 1,3 million € pour Vitis Gallica n'existant pas, « selon Alexandre Allegret-Pilot, Thierry Troccon n’avait plus qu’à monter une nouvelle société à ce nom pour percevoir cette aide » indique le Monde.
Les cordons de la bourse gouvernementale semblent être plus élastiques que la filière vin ne l'expérimente au quotidien... Contacté, Bercy ne souhaite pas commenter.