l n’a fallu que 10 minutes à la grêle pour faire d'importants dégâts ce 11 juillet dans l’Entre-deux-Mers. « L’orage a démarré autour de 17h30, décrit Yves d’Amécourt, viticulteur sur 36 hectares à Sauveterre-de-Guyenne (Gironde). De gros grêlons ont cassé tous les carreaux des fenêtres de la cuisine et endommagé la toiture de notre maison. Il y avait du verre partout, c’était impressionnant ». Dehors, Yves d’Amécourt a découvert des trous dans ses chaises de jardin et des bosses sur les voitures. Dans ses vignes, les dégâts vont de 20 à 50 %. « Et j’ai eu écho de collègues encore plus touchés sur un couloir allant de Daubèze à Rimons » indique-t-il.


Les aléas climatiques amputent sa vendange pour la septième fois en dix ans. « Notre moyenne olympique est désastreuse. C’est comme si nous n’étions pas assurés. Nous alertons les responsables politiques année après année et rien ne bouge » se désole-t-il.
Parti de Sauveterre, l’orage a continué sa course vers Fronsac. L’appellation a reçu des grêlons pour la troisième fois en trois semaines et définitivement anéanti l’espoir de récolte de plusieurs vignerons. « Un copain me disait l’autre jour que la grêle est comme un animal sauvage, quand elle passe par un endroit elle ne s’arrête plus. Il avait raison » regrette Damien Landouar, représentant du Conseil des vins de Fronsac et directeur du château Gaby.
Au cumul, 70 à 80 % du vignoble de l'appellation de la rive droite a été grêlé. « Et 60 % des parcelles présentent au moins 50 % de dégâts » précise-t-il. Au château Gaby, Damien Landouar estime avoir perdu 80 % de la récolte. « Nous allons refaire un tour aujourd’hui en espérant que ce nouvel orage a épargné le peu de raisins qui nous restaient, sur un coteau au-dessus du village et sur des jeunes plants retaillés qui repoussaient ».


La grêle a également fait des dégâts dans l’appellation côtes-de-duras, comme chez Francis Mazeras, à Loubès-Bernac (Lot-et-Garonne), où « les vendanges sont faites », et dans le sud du vignoble de Bergerac. « L’orage a suivi le Dropt en passant par Eymet, Fonroque, Razac et Saint-Aubin-de-Cadelech (Dordogne) » retrace Muriel Landat-Pradeaux, vigneronne au domaine du Siorac, à Saint-Aubin (Dordogne), qui n’avait ce matin pas encore fait tout le tour de ses parcelles mais redoutait des dégâts importants pour la deuxième fois de la saison, la grêle ayant déjà fait des siennes le 16 mai.
La vigneronne va continuer à lutter contre le mildiou en attendant le passage de l'expert mercredi. « La météo n’est vraiment pas avec nous cette année, il pleut tout le temps, c’est très difficile » admet-elle.