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"C’est trop dur d’en être réduits à la mendicité" dans le vignoble grêlé
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Médoc et Libournais
"C’est trop dur d’en être réduits à la mendicité" dans le vignoble grêlé

2 000 hectares sont touchés dans le nord du Médoc, et 3 500 à 4 000 hectares dans le Libournais. La violence des orages a compromis deux vendanges, mettant la pérennité de certaines exploitations en danger alors que les aides ne seront peut-être pas suffisantes pour tenir le coup.
Par Marion Bazireau Le 02 juillet 2024
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Pésident d'UniMédoc ,Sébastien Couthures constate « une usure du moral qui se combine au contexte économique, à la grêle... C’est un cumul. » - crédit photo : ODG Médoc (Hélène Larrieu)
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a chambre d’Agriculture de Gironde a fait ses comptes. Les orages de grêle des 18 et 19 juin ont endommagé 2 000 hectares dans le nord du Médoc, et 3 500 à 4 000 hectares dans le Libournais (voir cartographie ci-dessous). « Hormis retailler pour limiter le nombre de bourgeons et aider la vigne à refaire du bois, sur le plan technique, il n’y a souvent plus grand-chose à y faire », regrette Etienne Laveau, qui a participé au recensement des dégâts. Présent aux réunions initiées par les syndicats de Fronsac et de Lalande-de-Pomerol deux jours après l’évènement, le conseiller viticole a encouragé les viticulteurs sinistrés à activer les différents dispositifs d’aides et à ne pas se laisser berner par certains acteurs de la distribution. « Protéger la vigne à grosses doses de produits phytos et lui apporter des engrais foliaires alors qu’une bonne partie du feuillage a disparu est inutile » a-t-il insisté.

« A Lalande-de-Pomerol, où la moitié des parcelles sont ravagées à 80 ou 100 % et le reste à au moins 50 %, nous avions aussi conviés le sous-préfet de Libourne, la DDTM et la MSA » rapporte Xavier Piton, président de l’ODG et propriétaire du château Belles-Graves, dans la commune voisine de Néac, où les pertes s’échelonnent entre 30 et 70 % sur un tiers des parcelles. Les 80 vignerons présents ont été déçus. « Nous n’avons obtenu que des mesurettes, comme des reports d’échéances », indique-t-il.

Une succession de millésimes compliqués

Les sinistrés ont également eu la confirmation que les franchises des assurances resteraient calculées à l’exploitation, et non par appellation. « Donc quelqu’un qui a 4 ha à Lalande-de-Pomerol détruits à 100 %, 4 ha à Montagne, 2 ha à Saint-Emilion et un peu de Bordeaux de l’autre côté de la Dordogne va se retrouver en deçà du seuil et ne rien toucher ou presque », résume Xavier Piton, qui a entendu plusieurs confrères dire qu’ils ne se donnerait même pas la peine de monter des dossiers pour toucher trois francs six sous à la fin de la procédure. « Psychologiquement, c’est aussi trop dur d’en être réduits à la mendicité, alors qu’historiquement nous sommes dans un secteur plutôt privilégié » explique le président.

D’une violence inédite, l’orage a compromis les deux prochaines récoltes. « Et depuis la météo peine à revenir au beau et le mildiou commence à sortir à tire-larigot. Nous n’avions pas besoin de ça, alors que nous vivions déjà depuis 2017 une succession de millésimes compliqués, avec du gel, de la sécheresse, du mildiou, et qu’il nous manquait l’équivalent de deux vendanges. Les chais sont presque vides. Les paysans ont beau avoir de la ressource, je crains un gros contre-coup psychologique au moment de la récolte, ou plutôt de la non-récolte, anticipe Xavier Piton. Nous allons faire le maximum pour apporter un soutien à ceux qui en ont besoin ».

Les équipes de la Chambre d’Agriculture sont à pied d’œuvre pour caractériser plus finement l’étendue et l’intensité des dégâts. Image : CA 33.

Secteur du Médoc.

Secteur du Libournais.

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Tous les commentaires (1)
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augustin Le 03 juillet 2024 à 05:26:03
bonjour .Jusque à présent le leitmotiv était que " les chais étaient pleins et les caisses vides." Dorenavant et pour certains recemment impactes par ma meteo il s agit d exploitations dont les chais sont vides... mais les caisses sont helas dans le même état. Certes les exploitants ont la possibilité de faire des apports en compte courant , en disposant de certains actifs detenus en propre comme meubles et immeubles . Mais attention ... car le magistrat en charge des proceduures collectives peut requalifier ces apports en retenant que ceux ci n ont été faits que pour retarder la cessation de paiement menant au règlement judiciaire ,voire de plus en plus une liquidation directe. Ceci engage les associes au civil comme au penal !Dans la situation actuelle mieux vaut donc renoncer à un plein de fuel et à un traitement anti mildiou ...et consulter très vite un avocat spécialisé en procédure collective, avant qu il ne soit trop tard. Chais vides , caisse vide : la situation est vraiment mortifere et aucun établissement bancaire ne bougera actuellement dans ce type de configuration.Du moins tant que le gouvernement actuel est encore en place , tant sa prudence à été grande vis à vis de la bancassurance . Ces deux secteurs se retirent discrètement du segment viticole moyenne gamme tout en continuent à investir dans le top pour ce qui concerne leur patrimoine en propre que ce soit axa , Allianz ou Generali . Ethiquement discutable mais pour le moment la doctrine gouvernementale à été " laisser faire , laisser aller " , avec du reste le résultat que l on sait :^(
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