e Beaujeu à Saint-Amour-Bellevue, un orage de grêle a traversé le nord du vignoble du Beaujolais ce mercredi 19 juin en fin d’après-midi. « Il a longé les crêtes des monts » retrace Daniel Bulliat, viticulteur sur 30 hectares et 9 communes. « Dans le couloir de grêle, les dégâts dépendent surtout de l’exposition des parcelles au vent. Sur une distance de 300 mètres, ils vont de 10 à 60% » estime-t-il.
Faisant le tour de ses 4 hectares plantés sur 5 crus ce jeudi matin, Benjamin Passot découvre les impacts dans ses vignes en cru Chénas. « On doit être sur 10 à 15 % de baies blessées. C’est moins que dans les secteurs de Fleurie et Moulin-à-vent, où je suis passé juste avant et où j’ai compté 20 à 25 % de dégâts » observe-t-il. Les vignes de Vauxrenard en beaujolais-villages ont été davantage mitraillées. « Là-bas je suis à 50 % de pertes en blanc. Comme la fleur est juste passée les pédoncules sont encore fins et fragiles » explique Benjamin Passot. « Je suis content de n’y avoir planté pour le moment que 50 ares ! Je vais maintenant aller voir à Juliénas. »
« A priori le secteur de Chiroubles a également été touché autour de 50 %, complète Jean-Marc Lafont à partir des retours de ses confrères. Des grêlons de la taille de balles de golf sont aussi tombés à l’ouest de Fleurie, vers Morgon, mais les dégâts sont a priori moins méchants, continue le président de l’organisme de défense et de gestion (ODG) des crus du Beaujolais, incapable pour le moment d’avancer des pourcentages de perte de récolte. A Saint-Amour, ils faisaient la taille d’œufs de pigeons, mélangés à de l’eau ».


Même si la grêle a fait tomber des feuilles et coupé des raisins, Jean-Marc Lafont reste confiant. « La végétation va repousser et les grappes qui restent vont davantage grossir. L’impact sur le rendement final devrait rester limité » anticipe-t-il.
Comme lui, Benjamin Passot se montre optimiste. « Il reste encore 50 % de la vendange et la possibilité de faire beaucoup de vin » lance-t-il. Après sa tournée, il prévoit de passer de pulvériser de la consoude pour aider ses vignes à cicatriser. « Dans les parcelles les plus abîmées, où certains pépins sont visibles, je crois que ne vais rien faire du tout et laisser les grappes tomber naturellement ».
Le viticulteur ne va pas baisser les bras et rester concentré sur la lutte contre le mildiou. « Pour l’instant nous contenons la maladie mais la pression est encore plus forte qu’en 2021, indique-t-il. Je vois encore des taches fraiches sur feuilles et quelques attaques sur grappes alors que je réalise des traitements bio tous les sept jours».
Les intempéries ont également fait des dégâts dans le vignoble du Sud-Mâconnais, sur les communes de Vinzelles, Chaintré, et Loché.
Photos: Benjamin Passot