es vignerons indépendants d’Europe « plaident pour que le vin reste défini comme un produit agricole et artisanal… C’est un prérequis pour que les vignerons puissent continuer à bénéficier d’une PAC inclusive pour les petits producteurs afin de soutenir leurs efforts de compétitivité, et d’un cadre réglementaire permettant la préservation de mesures capitales pour ce modèle telles que le régime des autorisations de plantation », affirment les membres de la Confédération européenne des Vignerons Indépendants (CEVI).
Compétitivité et accès aux marchés
Pour soutenir la pérennité économique de ces PME familiales, la CEVI demande – et cela depuis des années – la création d’un « guichet unique » pour le paiement des droits d’accise, favorisant ainsi la vente à distance, de même qu’une réduction de la surcharge administrative qui pèse sur leur compétitivité. Autre mesure phare du Manifeste : un cadre réglementaire des plus souples pour permettre de faire face et de s’adapter aux différents aléas, la prolongation des autorisations de plantation s’inscrivant dans cette demande de flexibilité. L’accès aux marchés fait partie également des priorités des vignerons indépendants, qui proposent « l’intégration des vins et spiritueux à des accords réduits aux secteurs économiques stratégiques pour gagner en compétitivité et conquérir des parts de marché sans être en opposition avec les autres filières agricoles ».
Fonds d’urgence et évolutions réglementaires
Demandant que « tout soit mis en œuvre pour obtenir la suppression définitive » des sanctions douanières dont la menace plane toujours dans le cadre du conflit Boeing-Airbus, la CEVI souhaite aussi la mise en place d’un « filet de sécurité type fonds d’urgence afin de protéger les vignerons indépendants des difficultés et pertes de parts de marché » pouvant découler de la situation géopolitique mondiale, de crises sanitaires et des hausses des coûts de l’énergie pour ne citer qu’elles. De même, elle estime que les Etats membres doivent pouvoir « piocher dans une boîte à outils communautaires « prête à l’emploi » comprenant notamment des mesures de gestion du potentiel de production et des volumes ». Les aléas climatiques se multipliant, les vignerons indépendants souhaitent également que l’UE « fasse évoluer sa réglementation afin de pouvoir se référer à une moyenne « hors aléas » », afin de restaurer l’efficacité des assurances. Ils insistent également sur la nécessité de soutenir la transition agro-écologique, « sans surcharge administrative », ainsi que la recherche appliquée pour accélérer cette transition.
L’oenotourisme comme moteur économique
Outre les questions économiques, le maintien de la durabilité sociale s’inscrit dans les priorités de la CEVI : des mesures pour favoriser l’embauche de travailleurs saisonniers et développer la formation, mais aussi pour encourager l’oenotourisme sont jugées nécessaires. « L’oenotourisme est…un moteur économique à part entière pour nos territoires qu’il faut encourager, notamment par le désenclavement des territoires oenotouristiques », insiste la Confédération. Et celle-ci d’estimer que l’UE doit « encourager l’ouverture d’un dialogue entre les Etats membres et les vignerons indépendants afin de développer les dispositifs permettant aux visiteurs de découvrir les régions vitivinicoles ainsi qu’en ouvrant la mesure d’aide à la promotion de l’oenotourisme aux fédérations de vignerons indépendants… » Enfin par la voix de leur Confédération européenne, les vignerons indépendants insistent sur leur particularité et leur rôle moteur en tant que « force sociale, environnementale et culturelle au cœur de l’Europe, bien au-delà des retombées économiques ».