Tout est bruni et les apex retombent. Le gel va épurer les stocks de rosé » anticipait déjà un viticulteur varois au matin du 19 avril, après une première grosse nuit de gel. Ce 16 mai, la cellule de crise de la Chambre d’agriculture du Var annonce avoir recensé 300 exploitations sinistrées, principalement viticoles, réparties sur 73 communes, pour un total de 3000 hectares impactés avec 77% de pertes en moyenne.
La veille, elle a commencé à accompagner les équipes de la Direction départementale des territoires et de la mer (DDTM) dans leur première tournée d'expertise pour constater les dégâts, définir précisément le périmètre touché et établir la liste des communes qui seront inscrites dans la demande d'indemnisation nationale. Une deuxième tournée sera organisée avant les vendanges pour confirmer les pertes.
Afin d'évaluer les dégâts causés par ce coup de gel massif, un recensement auprès de tous les agriculteurs varois a également débuté en ligne.
Les exploitants sinistrés non assurés devront réaliser leur demande d’indemnisation à l’automne sur le site internet de la DDTM. Pour la viticulture, le seuil de déclenchement de la solidarité nationale est de 50% de pertes de récolte. « L’indemnisation de la perte par la solidarité nationale au-delà du seuil de déclenchement est de 40% en 2024, la moitié de ce que toucherait de l’Etat un agriculteur assuré dans la même situation » indique la Chambre, rappelant que ce taux d’indemnisation diminuera à 35% en 2025.
Les assurés partiellement doivent déclarer sur la plateforme nationale « un interlocuteur unique ». L’assureur choisi aura en charge la gestion et le versement de l’indemnité.
En complément de leur contrat d’assurance multirisques climatiques, les viticulteurs assurés seront indemnisés à hauteur de 100% de leurs pertes au-dessus du seuil de déclenchement, au travers d’une prise en charge à 90% par l’Etat et des 10% restants par l’assurance.