ous venez d’être élue présidente du groupe des jeunes viticulteurs (GDJ) de Champagne. Quelle est votre feuille de route ?
Marie-Pierre Charpentier : La valeur du collectif est un point majeur du GDJ. La Champagne est forte aujourd’hui car elle a toujours travaillé collectivement. Notre bureau rassemble toutes les familles de la Champagne : bio, conventionnel, HVE, coopérateur, vigneron indépendant, etc. Nous souhaitons mettre en avant la pluralité. On peut avoir des idées différentes et bien travailler ensemble. Dans cet esprit, nous souhaitons mettre en place un maillage syndical et créer du lien entre le GDJ et les autres vignerons, au sein des sections locales, et pourquoi pas avec d’autres régions viticoles.
Avez-vous déjà décidé d’une action ?
Oui, au sujet de l’attrait de notre métier. Nous allons poster sur Instagram, en 2025, une trentaine de petites vidéos d’une minute ou une minute trente sur notre métier, de façon humoristique et décalée. L’objectif est de montrer la polyvalence du métier. Il y a le travail dans les vignes, mais aussi en cave, le travail du sol, la prospection de la flavescence dorée, etc. Ce sont les membres du GDJ qui parleront dans les vidéos.
Quelle est votre position sur l’obligation d’apposer une coiffe sur les bouteilles de Champagne ?
Pour les consommateurs, la coiffe fait partie des codes de la bouteille de Champagne. Nous avons eu un débat interne à ce sujet. Le GDJ est pour l’obligation d’apposer une coiffe. Nous allons travailler sur les autres codes du Champagne pour renforcer la lisibilité de notre appellation.
Et sur la révision de l’aire, avez-vous une position officielle ?
Non, prendre une décision aujourd’hui serait prématuré. Nous regrettons de ne pas avoir assez d’informations sur ce dossier, sur sa genèse. Nous allons aller chercher ces informations, les transmettre au GDJ et ensuite on essaiera de définir une majorité. Ce qui est sûr, c’est qu’il n’y aura pas l’unanimité sur ce dossier !
La capacité professionnelle fait-elle partie de vos objectifs ?
Oui, nous souhaitons que tout nouveau professionnel, en plus de ses connaissances techniques, soit informé du fonctionnement de notre filière. D’une manière plus large, nous allons faire en sorte que les jeunes vignerons du GDJ soient mieux formés sur la compréhension des ratios des stocks, sur les devises étrangères, sur la géopolitique, etc., pour être en mesure de prendre des décisions éclairées.
Vous êtes adhérente à la fédération des Vignerons Indépendants et vous siégez au conseil d’administration du SGV. Est-ce confortable ?
Je suis contente d’être adhérente à la fédération des Vignerons Indépendants. Les Vignerons Indépendants font partie de la Champagne au même titre que les autres vignerons des corps constitués. A titre personnel, je regrette les tensions des dernières années et il serait souhaitable que nous soyons de nouveau tous réunis au sein du SGV. Cela peut arriver dans une famille qu’il y ait des disputes, des frictions, mais c’est bien de parvenir à se retrouver à Noël…