Soucis de trésorerie

Mauvaise passe pour la pépinière viticole

Il n’a fait que pleuvoir depuis le 17 octobre à Bordeaux », rappelle David Amblevert, exploitant à Sainte-Florence, au bord de la Dordogne, et président de la Fédération Française de la Pépinière Viticole (FFPV).

Dans ces conditions, les viticulteurs n’ont pas pu préparer leurs parcelles pour réaliser de nouvelles plantations. « Ils n’ont pas encore pu complanter non plus et je ne pense pas qu’ils le feront cette année. Comme la vigne est en avance, beaucoup sont désormais concentrés sur les traitements » témoigne le pépiniériste, qui, comme nombre de ses confrères, va se retrouver avec des plants invendus à repiquer dans quelques semaines.

« La météo porte un coup supplémentaire à nos trésoreries » continue David Amblevert. Satisfait que sa profession ait pu intégrer le plan filière lui permettant d’investir pour le futur, le président de la FFPV regrette en revanche que les pépinières ne puissent pas plus facilement accéder à des aides conjoncturelles. « C’est la situation du moment qui nous inquiète, pas celle de demain ou d’après-demain, insiste-t-il. Nous devrions mieux nous en sortir lors de la prochaine campagne. Pour nous ajuster à la baisse de demande liée à la crise viticole nous avons réalisé moins de greffages en février et en mars, et donc engagé moins de dépenses » explique David Amblevert.

Pas assez d'eau en Provence

En Provence, ce n’est pas encore la crise économique qui complique la vie des pépiniéristes, même si la situation se tend pour les vins génériques des côtes du Rhône et que les demandes ont tendance à se concentrer sur les cépages blancs. C’est encore moins la pluie. « Au contraire, c’est la persistance de la sécheresse depuis trois ans. La récolte de boutures a été encore très décevante cette année et nos taux de reprises sont mauvais » s’inquiète Giovanni Varelli, exploitant dans le Vaucluse et président de l’association Vitipep’s qui garantit l’origine France du porte-greffe, du greffon et du plant. La campagne semble mieux se dérouler pour les pépiniéristes installés dans la moitié Nord de la France.